Prendre sa place en tant que femme dans l'espace public c'est le défi qu'elle s'est lancé. Cofondatrice de l'association "Aujourd'hui les citoyennes", Lamia Mounavaraly incite les jeunes réunionnaises et femmes de l'Océan Indien à s'engager dans la vie citoyenne. Cette semaine, la Réunionnaise, membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, a appliqué concrètement ces enseignements. Aux côtés d'une autre membre de l'association, Meyeti Payet, Lamia Mounavaraly a participé pendant deux jours au Forum mondial de la jeunesse et du conseil économique et social à New York. Organisé par le Conseil économique et social des Nations Unies, ce forum rassemble des jeunes venus du monde entier pour recueillir leurs recommandations et atteindre des objectifs de développement durable. En trois questions, Lamia Mounavaraly revient sur cet évènement d'ampleur internationale.
Pourquoi est-ce que c'était important que votre association soit présente à ce forum ?
Avec "Aujourd'hui les citoyennes", on essaie de donner les clés aux jeunes femmes de La Réunion et de l'Océan Indien pour qu'elles puissent s'engager dans la vie publique, porter leur voix et leurs revendications aux instances les plus pertinentes. On encourage les filles, on les forme pour qu'elles puissent s'approprier des outils pour faire ça. Et là, le but, c'était de montrer qu'on pouvait aller jusqu'aux instances internationales.
Des jeunes du monde entier étaient présents, quelle était la place de l'Océan Indien ?
On s'est rendu compte qu'il y avait peu de connaissances sur l'Océan Indien. C'est un espace qui n'est vraiment pas investi et assez méconnu. Je pense qu'on a réellement pu apporter une perspective différente.
On n'a pas croisé d'autres représentants de l'Océan Indien. On a vu qu'il y avait un siège pour l'île Maurice, mais il n'y avait personne. On n'a pas vu de représentant des Seychelles non plus. Par contre, il y avait de nombreux jeunes des Caraïbes et c'était très intéressant de voir à quel point il y a une forte intégration régionale, mais aussi des mouvements de jeunesse qui sont très bien connectés et qui travaillent ensemble. Ce qu'on retrouve beaucoup moins dans l'Océan Indien. Ça nous a convaincues qu'il y avait des solidarités à construire à l'échelle régionale.
Qu'est-ce que cet évènement a apporté à votre association ?
On va faire un rapport à la suite du forum dans lequel on va écrire plusieurs recommandations au niveau local, régional, mais aussi national. Ce forum va nous permettre d'engager de nouvelles discussions avec les acteurs avec qui on a l'habitude d'échanger. Dans nos prochaines formations, cette expérience va aussi nous permettre d'aborder de manière différente l'aspect international. On pourra également adapter nos formations pour proposer des ateliers aux jeunes femmes qui voudraient agir à cette échelle internationale.