Indemnité inflation de 100 euros : un million de personnes concernées Outre-mer

Près d’un ultramarin sur trois touchera l’aide exceptionnelle au pouvoir d’achat promise par le gouvernement. Par ailleurs, le plafonnement des prix de l’électricité sera appliqué dans l’ensemble des DROM, à Wallis et Futuna mais aussi Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Martin et Saint Barthélemy.

L’indemnité inflation de 100 euros, censée aider les Français à faire face à la hausse générale des prix "concernera environ 38 millions de nos concitoyens qui gagnent moins de 2000 euros nets par mois, et près d’un million d’ultramarins en seront destinataires", a indiqué Bérangère Abba, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, lors des questions d’actualité au Sénat mercredi 10 novembre.

Interpellée sur les prix de l’énergie en Outre-mer, la secrétaire d’État a tenu à mettre en avant les "mesures d’urgence" mises en place par le gouvernement. En septembre, le gouvernement a décidé de majorer exceptionnellement de 100 euros les chèques énergie des ménages qui bénéficient déjà du dispositif. Ce bonus concerne "5,8 millions de ménages", "et en Outre-mer ça représentera plus de 280 000 foyers" selon Bérangère Abba. Cette aide, comme l’indemnité inflation de 100 euros, sera envoyée automatiquement aux bénéficiaires, sans qu’ils n’aient aucune démarche à faire.

La secrétaire d’État a enfin insisté sur le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour limiter la hausse des prix du gaz de ville et l’électricité. "La hausse de l’électricité sera plafonnée à 4%. Une mesure qui bénéficie à tous les DROM, à Wallis et Futuna ainsi qu’aux trois Saint. Ce bouclier sera mis en place par une baisse de la taxe sur la consommation de l’électricité", a détaillé la secrétaire d’État.

"Manque de transparence" et "sentiment d'injustice"

Bérangère Abba répondait à la sénatrice de Martinique Catherine Conconne. "Les prix de l’énergie flambent dans ladite Outre-mer. Plus 20% en un an. L’essence plus chère, le gaz plus cher, a martelé l’élue, avant de rappeler que des révoltes sociales récentes, notamment celles de 2009 aux Antilles et en Guyane, "sont nées de la hausse des prix de l’énergie".

Selon elle, le problème ne vient pas de la fiscalité. L’élue dénonce le manque de "transparence" de certains "composants de la fixation des prix". Prenant l’exemple du gaz, dont "le prix du bidon a augmenté de 50% en deux ans", elle déroule : "sur un montant de 32 euros la moitié, soit 16 euros, représente des coûts de distributions. Si la part du transport et du revendeur semble légitime, un peu plus de 4 euros, comment désormais se décompose les 12 euros restants sur les presque 32 du prix global? Qui rémunèrent-ils ? Sur quelle base ? On l’ignore ou on le sait si peu."

"Il y a une urgence de transparence, il existe un sentiment d’injustice", a estimé la sénatrice, qui enjoint l’État à lancer "une mission transparence, très attendue, afin de soulager les ultramarins face à la flambée des prix."