Comment mettre en lien des entrepreneurs situés aux quatre coins du globe, et des investisseurs, concentrés à Paris ? L'association Cluster Maritime Français, qui regroupe les acteurs du secteur maritime, a tenu la première édition de l'Index French Blue Tech. Un outil destiné à rapprocher les start-up des potentielles sources de financements. Lors d'une soirée organisée lundi 18 décembre au Musée National de la Marine, à Paris, sous le patronage du secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville, le Cluster Maritime Français a sélectionné 35 start-up "prometteuses", dont deux entreprises ultramarines.
" Cet index est parti d’un constat, explique Alexandre Łuczkiewicz, responsable des relations et des actions Outre-mer de l'association. Aujourd’hui, 80% des opportunités d’affaire se trouvent sur le littoral de l’Hexagone et en Outre-mer, alors que près de 80% des financeurs sont en région parisienne." Avec cet index, réparti en sept catégories, le Cluster Maritime Français a pour objectif "de donner un coup de projecteur sur ces start-up prometteuses" du secteur maritime, afin de "flécher l’investissement, qu’il soit privé ou public".
Une "rude compétition"
Après l'ouverture d'un appel à candidatures fin octobre, les dossiers des entreprises ont été étudiés par un comité de sélection composé de plusieurs acteurs du monde maritime, tels que les Armateurs de France, l'Ifremer, la banque IndoSuez, Zebox ou Outremer Network. " La compétition était très rude, précise Daniel Hierso, président d'Outremer Network, membre du comité de sélection. Ça va donner encore plus de velléités aux start-up ultramarines pour se mettre à niveau."
À l'issue de cette concertation, 35 start-up, dont deux ultramarines, ont été sélectionnées pour figurer à cet Index French Blue Tech. Le caractère innovant, la viabilité économique, l’équipe dirigeante et l’impact sur l’environnement constituaient des critères de sélection. Les représentants de ces entreprises retenues étaient conviés au Musée Nationale de la Marine, où ils ont pu rencontrer plus d'une centaine d'investisseurs.
Une forme de "labellisation"
" C'est l'environnement économique qui nous reconnaît une validité, une forme de labellisation", témoigne Jean Hourcourigaray, co-fondateur de Airaro, entreprise polynésienne sélectionnée parmi l'index. Spécialisée dans l'énergie maritime, Airaro a fourni à deux hôtels, ainsi qu'à l'hôpital public de Polynésie, un système de refroidissement appelé SWAC, qui permet une climatisation avec une empreinte carbone faible. La start-up cherche désormais à déployer sa technologie à La Réunion et aux Antilles.
Laboratoire basé en Nouvelle-Calédonie, AEL/LEA fait aussi partie des start-up "prometteuses". Ce laboratoire propose de nouveaux outils pour analyser la qualité de l'eau douce et marine. Ils cherchent notamment à réduire les coûts de ces analyses, afin de " faciliter la conciliation entre les activités anthropiques et la préservation de l’environnement".
Connecter investisseurs et entrepreneurs
Le premier obstacle de ces start-up, c'est d'arriver à se faire connaître. Mais pour se faire connaître, il faut être visible.
Alexandre Łuczkiewicz
Grâce à cet index, les investisseurs intéressés pour financer des projets dans le secteur maritime auront une meilleure visibilité sur les entreprises existantes. Mais pour l'association, cet index n'est qu'une "première étape". " Pendant l'année 2024, on va continuer à accompagner les start-up, et en découvrir d'autres", précise Alexandre Łuczkiewicz. Des réunions et des rencontres sont prévues pour poursuivre cette connexion entre les entreprises et les investisseurs.