Les Haïtiens les plus pauvres subissent durement les conséquences d'une forte inflation, d'une corruption au long cours et, depuis quelques mois, de la dévaluation de la monnaie.
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Depuis cet été, la monnaie haïtienne a perdu près d'un tiers de sa valeur. Une dévaluation lourde de conséquences dans un pays important quatre fois plus qu'il n'exporte. Insupportable pour les 60% de la population qui vivaient déjà sous le seuil de pauvreté, la hausse des prix induite est également rude pour la classe moyenne déjà très réduite.
"Beaucoup de parents ont des difficultés pour scolariser leurs enfants car ils doivent choisir entre mettre de la nourriture sur la table et envoyer l'enfant à l'école", relève l'économiste Kesner Pharel, s'inquiétant des inégalités grandissantes. "Les chiffres sont édifiants : les 20% les plus riches d'Haïti contrôlent plus de 60% des richesses et les 20% les plus pauvres ont moins de 2% des richesses. Cette cohabitation de villas et de bidonvilles est une situation explosive, un cocktail extrêmement dangereux comme on l'a vu en juillet", prévient-il.
Pour essayer de répondre aux besoins les plus urgents, l'exécutif a présenté devant le parlement une loi de finances prévoyant de doubler le budget du ministère de la Santé, tandis que celui du ministère des Affaires sociales bondirait de plus de 40%. Pour financer ces mesures, le gouvernement table sur une augmentation de 75% des recettes douanières. Elle semble présager un plan de lutte contre la contrebande.
Selon lui, "la contrebande profite à une minorité qui comprend des sénateurs, des députés et aussi des personnes du secteur privé, car il faut bien écouler cette marchandise". Mais l'omerta prévaut à cause des carences et de la corruption du système judiciaire. C'est cet enrichissement illicite de la classe politique qui est dénoncé par les Haïtiens les plus pauvres.
"Les politiciens ne savent rien de notre misère. Demandez-leur le prix du sac de riz, ils ne savent pas. Quand on a de l'argent on ne s'en soucie pas, mais moi je meurs à petit feu. Eux sont bien gras, moi je n'ai que mes os", déplore Henry Germain qui habite un quartier populaire de Port-au-Prince, levant son T-shirt trop grand pour montrer ses côtes saillantes.
"Beaucoup de parents ont des difficultés pour scolariser leurs enfants car ils doivent choisir entre mettre de la nourriture sur la table et envoyer l'enfant à l'école", relève l'économiste Kesner Pharel, s'inquiétant des inégalités grandissantes. "Les chiffres sont édifiants : les 20% les plus riches d'Haïti contrôlent plus de 60% des richesses et les 20% les plus pauvres ont moins de 2% des richesses. Cette cohabitation de villas et de bidonvilles est une situation explosive, un cocktail extrêmement dangereux comme on l'a vu en juillet", prévient-il.
Révolte
La tentative du gouvernement le 6 juillet d'augmenter le prix des carburants jusqu'à 51% a entraîné une révolte à travers le pays, avec des violences en particulier à Port-au-Prince où des incendies volontaires et des pillages ont été répertoriés. Au moins quatre personnes ont été tuées.Pour essayer de répondre aux besoins les plus urgents, l'exécutif a présenté devant le parlement une loi de finances prévoyant de doubler le budget du ministère de la Santé, tandis que celui du ministère des Affaires sociales bondirait de plus de 40%. Pour financer ces mesures, le gouvernement table sur une augmentation de 75% des recettes douanières. Elle semble présager un plan de lutte contre la contrebande.
Omerta
Sur la seule frontière terrestre, avec la République dominicaine, la perte pour l'État haïtien en droits de douane est estimée à 500 millions de dollars par an. "On ne parle pas là de ceux qui passent à moto ou à dos d'âne, mais de gros camions voyageant avec des gens lourdement armés et qui passent comme ça, sans déclarer leur marchandise", dénonce George Sassine, président de l'association des industries de Haïti.Selon lui, "la contrebande profite à une minorité qui comprend des sénateurs, des députés et aussi des personnes du secteur privé, car il faut bien écouler cette marchandise". Mais l'omerta prévaut à cause des carences et de la corruption du système judiciaire. C'est cet enrichissement illicite de la classe politique qui est dénoncé par les Haïtiens les plus pauvres.
"Les politiciens ne savent rien de notre misère. Demandez-leur le prix du sac de riz, ils ne savent pas. Quand on a de l'argent on ne s'en soucie pas, mais moi je meurs à petit feu. Eux sont bien gras, moi je n'ai que mes os", déplore Henry Germain qui habite un quartier populaire de Port-au-Prince, levant son T-shirt trop grand pour montrer ses côtes saillantes.