Investir en Outre-mer : les FIP vont s'ouvrir aux contribuables de l’hexagone

L'usine du Nord : Koniambo Nickel (KNS-SMSP-Glencore) en Nouvelle-Calédonie
L’article 41 du projet de loi sur l’égalité réelle prévoit une extension des Fonds d’Investissements de Proximité Ultramarins (FIP) à l’ensemble des contribuables français. Un placement intéressant en contrepartie d’un soutien aux PME. 
Le 11 octobre, l'Assemblée nationale a voté à 314 voix contre 140 (et 29 abstentions) le projet de loi sur l'égalité réelle défendu par la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts. L’un des objectifs économiques est d’apporter de l’argent frais à des entreprises en pleine croissance. Toutes les collectivités d'Outre-mer sont concernés, de Saint-Pierre et Miquelon à la Nouvelle-Calédonie, des Antilles-Guyane à La Réunion.
Les jeunes PME du tourisme aux Antilles bénéficieront des FIP

Investir en Outre-mer

À partir de janvier 2017, tous les contribuables français (et non plus seulement les résidents fiscaux ultra-marins) pourront réduire leur impôt sur le revenu en bénéficiant d’une réduction d’impôt majorée à 38 % en investissant dans les futurs FIP DOM-COM, alors qu’elle est de 18% pour les FIP métropolitains. « Le rôle d’une société de gestion est de limiter les risques en choisissant des projets et des équipes identifiés et crédibles dans les Outre-mer » précise le fonds d'investissement Apicap.

L'exemple de la Corse

La durée d’investissement est en moyenne de 7 ans, la rentabilité est fonction de la croissance des entreprises, mais l’investisseur bénéficie déjà d’un important crédit d’impôt. L’objectif est de soutenir le secteur des PME dans les Outre-mer. Tous les secteurs sont concernés et notamment le BTP, l’agriculture et le tourisme.

Après 9 ans d’existence, le montant de la collecte des FIP Corses atteint désormais 70 millions par an. Pour les collectivités d'Outre-mer, un résultat comparable est attendu avec des variantes selon les territoires : « Nous devrions atteindre environ 15 ou 20 millions d’euros à la Réunion pour la première année » précise Alain Esnault, Directeur Général d’Apicap, la première société de gestion proposant un FIP DOM-COM.
Cette mesure « contribuera à renforcer les fonds propres des TPE/PME ultramarines » a estimé la ministre des Outre-mer.

Pour les PME 

En effet, ces investissements directs auront un effet de levier qui devrait permettre aux PME de lever le même montant de dette bancaire, soit des montants non-négligeables pour les PME des DOM-COM.
Autre conséquence de cette décision : le secteur devrait s’ouvrir à la concurrence dès l’année prochaine. « Apicap est présent dans les outre-mer depuis 2012 et nous resterons les plus légitimes sur le marché dans la mesure où nous disposons d’une forte connaissance des territoires et des PME ultramarines », explique Alexandre Rossoz, Associé-Gérant d’Apicap.