Paris, nous sommes à 500 jours du début des Jeux paralympiques 2024, une première pour la ville lumière. À l’INSEP où il s’entraine depuis plusieurs mois, Hélios Latchoumanaya le regard déterminé, est déjà tourné vers l’évènement : "Dans ma tête, j’y pense de plus en plus", dit-il. À des milliers de kilomètres de Paris, Pierre Fairbank posé sur son île de la Nouvelle-Calédonie, est tout aussi impatient que son jeune compatriote "On y pense plus que jamais […] on ne vit ça qu’une seule fois dans sa vie, c'est maintenant que ça se joue". À 51 ans, Pierre vivra sûrement ses derniers Jeux en tant qu’athlète.
L'âge n'éteint pas la flamme
Le Calédonien a connu six olympiades dans sa carrière, pour autant de succès. Pourtant, le sprinteur handisport n’est pas rassasié : "Ce seront mes septièmes Jeux si je suis sélectionné, j’aimerais finir avec une médaille ou deux, soyons optimistes" lâche-t-il en rigolant. Ce serait aussi une belle manière pour lui de boucler la boucle, d’une carrière débutée à l’âge de 15 ans, "un succès à Paris, ça remercierait aussi toutes les personnes qui ont contribué à ma réussite sportive[...]. Ça doit être émouvant de le faire dans son pays, avec un public majoritairement français et de valoriser les paralympiques en France et en plus comme je suis de Nouvelle-Calédonie, je vais essayer de représenter au mieux les deux territoires", conclut-il.
À 50 ans, le Martiniquais Marc-André Cratère a fait des Jeux paralympiques de Paris son objectif prioritaire : "C’est un rendez-vous important, c’est à Paris, chez nous. En plus, ce seront mes derniers jeux, donc terminer ma carrière avec une médaille d’or ce serait pas mal. J’y tiens énormément", dit-il au micro d’Outre-mer la 1ère. Douze fois champion de France, six fois champion d'Europe et cinq fois champion du monde, l’or olympique lui a toujours échappé. Pour enfin atteindre son objectif, l’épéiste s’entraîne d’arrache-pied. "Chaque compétition est différente, on est toujours motivé, mais les Jeux, c'est particulier. On se prépare spécialement pendant quatre ans, y être, c'est un aboutissement pour chacun d'entre nous, et avoir un titre, c'est le summum", déclare Marc-André Cratère. S'il est sélectionné, il vivra à Paris ses cinquièmes Jeux paralympiques.
La relève a les crocs
À l’instar de leurs ainés, la jeune génération ultramarine du handisport avance avec les dents longues. Le judoka guadeloupéen, Hélios Latchoumanaya, sort d’un hiver difficile. En pleine préparation des championnats du monde et d’Europe, il n’oublie pas son objectif olympique : "Les Jeux paralympiques, j’ai ça dans un coin de ma tête, il y a d’autres évènements avant mais j’y pense quand même", dit-il.
À l’inverse, le Réunionnais Dimitri Pavadé trépigne d’impatience d’être aux Jeux de Paris : "Je n’ai que ça en tête, c’est mon objectif. Là, j'ai les Mondiaux qui arrivent, ça va me permettre d’avoir un premier aperçu de ce qui m’attendra aux paralympiques de Paris 2024", prévient-il. Les deux jeunes ultramarins ont déjà connu les Jeux paralympiques, mais c'étaient ceux de Tokyo 2021, dans des stades quasi-vides sans ambiance. À Paris, ils s’attendent à vivre un moment uniques, dans des stades pleins, afin de vivre pleinement ce rendez-vous unique que sont les olympiades. "J’ai trop hâte d’être aux Jeux paralympiques. On m’avait dit que les Jeux, c'était de la folie, mais moi, je n’ai connu que ceux de Tokyo et vous savez comment c’était. À Paris, je m’attends à un bordel monstre", dit Dimitri Pavadé, d’un enthousiasme débordant.
À Paris, le judoka guadeloupéen tout comme le triple sauteur réunionnais iront avec le même objectif : décrocher une médaille d’or. Pour ce faire, les deux hommes se préparent activement. "Depuis janvier, je fais beaucoup de foncier, mais vers juillet-aout, à l’approche des échéances de septembre, je vais partir sur du spécifique et je vais recommencer ainsi jusqu’aux Paralympiques", précise Helios Latchoumanaya. De son côté, Dimitri Pavadé vient d’acquérir une nouvelle paire de lames et s’imprègne petit à petit de sa nouvelle prothèse. "Elles sont très compliquées dans l’utilisation pour le moment, mais je me sens bien dans ma préparation. Si je veux décrocher une médaille d’or à Paris et passer cette marque symbolique pour moi des 8 mètres, il faut passer par là", déclare-t-il.
De Saint-Pierre de la Réunion, à Basse-Terre, en Guadeloupe, en passant par Fort-De-France et Nouméa, la flamme olympique brillera de mille feux dans les yeux de ces quatre champions ultramarins dans 500 jours.