"J’ai serré la main à Mohamed Ali et tout doucement, il m’a dit : tu vas y arriver". Inoubliable souvenir pour Patricia Girard aux JO d'Atlanta 1996

La sprinteuse Patricia Girard a participé à trois olympiades : Séoul, Barcelone et Atlanta. Mais, pour la Guadeloupéenne, les jeux d'Atlanta ont une saveur particulière. Elle y croise une légende, Mohamed Ali, et elle décroche la médaille de bronze sur le 100 m haies devant son modèle et idole, l'Américaine Gail Devers. Patricia Girad se souvient.

 Je venais des sports collectifs, ce n’était pas évident. C’est juste que l’on m’avait dit que j’avais les moyens d’aller très vite en athlétisme. 

Patricia Girard

Patricia Girard est un "petit gabarit" de 1m62 pour 48 kilos, perdue dans un monde de géantes qui impressionne par sa personnalité. Rien ne semble lui résister.

Elle pratique le handball avant d'intégrer une section d'athlétisme. Elle deviendra championne du monde du 4 x 100 mètres à Paris en 2003. En 1987, elle décroche le titre de championne de France junior du 100 mètres haies et obtient en début d'année suivante sa première sélection en équipe de France A à l'occasion des Championnats d'Europe en salle de Budapest. 

Championne de France espoirs du 100 m, elle est sélectionnée pour les Jeux olympiques de Séoul où elle se qualifie pour la finale du relais 4 × 100 m, elle finira à la 7e place.

En 1992 aux Jeux olympiques de Barcelone, elle est membre du relais 4 × 100 m français qui se classe 4e. 

Patricia Girard sur la ligne de départ à Atlanta

À Atlanta en 1996, elle décroche la médaille de bronze en 12 s 65, derrière Ludmila Engquist (12 s 59) et Brigita Bukovec (12 s 60) mais surtout elle devance de juste un centième de seconde son idole l'Américaine Gail Devers (12 s 66) sur le 100 m haies.

À l’issue de sa carrière, elle deviendra l’une des rares femmes à entraîner des athlètes masculins dont le coureur de 110 mètres haies multimédaillé Pascal Martinot-Lagarde.

Atlanta, jeux du centenaire et derniers du siècle

Pour fêter le centenaire des Jeux olympiques, les organisateurs offrent aux 83 000 spectateurs du stade olympique d'Atlanta et aux 3,5 milliards de téléspectateurs un spectacle grandiose. 

L'arrivée sur le stade de la flamme olympique fut le moment fort de ce . Le dernier relayeur n'était autre que l'ancien boxeur professionnel américain Mohamed Ali, champion olympique aux Jeux de 1960 sous le nom de Cassius Clay. Dans une grande émotion collective, tenant le flambeau olympique de sa main tremblante, Mohamed Ali, atteint par la maladie de Parkinson, allume la vasque. 

Mohamed Ali, dernier relayeur de la flamme olympique, s'apprête à allumer la vasque

C'est dans le contexte de ces Olympiades que Patricia Girard rencontre Mohamed Ali à Atlanta.
La jeune athlète garde le souvenir de la chaleur de sa main, elle se souvient de son "good luck" et de son charisme. Elle considère cette rencontre comme l'une des plus belles qu’elle ait faite sportivement.

Gail Devers : adversaire et modèle 

"J’arrivais aux JO en étant déterminée d’aller au bout de mon rêve d’Olympienne."

Afin de se qualifier, Patricia reconnaît avoir tout donné à chaque tour pour se qualifier au tour suivant ; séries, quart de finale, demi-finale et enfin finale. "Il a fallu vraiment que je bataille en guerrière."

L'Américaine Gail Devers, un modèle pour Patricia Girard


Patricia ne fait pas partie des favorites.
Quand elle voit son nom aux côtés de celui de Gail Devers, elle comprend qu’elle sera opposée à son modèle, celle qu'elle considère comme une icône. "J’avais vraiment envie de la battre" reconnaît Patricia. La Guadeloupéenne la devance au score et se dit que ce n’était pas un hasard.

Plus motivée que jamais, elle termine la finale du 100 m haies en 3è position à 1 centième de l’Américaine et décroche ainsi la médaille de bronze. Pour Gail Devers, c’est le même scénario qui se répète par rapport aux JO précédents où attendue sur le podium, elle ne finit que quatrième.

Atlanta 1996. Patricia Girard attend de connaître son rang d'arrivée

Pour découvrir d'autres parcours extraordinaires de sportifs issus des Outre-mer, des JO de Berlin en 1936 à ceux de Sydney en 2000, regardez la série Souvenirs olympiques Outre-mer.

Écrit par Mathieu Méranville
Réalisé par Arnaud Legoff
Musique originale Thierry Fanfant
Production Beau Comme une Image avec la participation du Pôle Outre-mer de France Télévisions
Durée 3 minutes • © 2024