Jenna Jeanette : entre soins et soutien, un pilier pour les enfants handicapés et les personnes dépendantes

Jenna, Guyanaise âgée de 40 ans, se distingue par son parcours atypique dans le domaine infirmier. À seulement 21 ans, elle fait le choix de fonder une famille avant d’entreprendre des études de soins. Ce n'est qu’à 29 ans qu’elle intègre la prestigieuse école d’infirmiers de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Aujourd’hui, elle met son expertise au service de deux associations, œuvrant auprès d’enfants en situation de handicap et de personnes souffrant d’addictions.

"Ma mère nous a élevés seule mes 4 frères et moi, elle était aide soignante et je l'ai toujours vu prendre soin de ses patients", c'est en accompagnant sa maman voir un enfant en situation de handicap que se produit le déclic pour Jenna : "Je pense que c'est ce jour-là que j'ai eu l'envie de devenir infirmière". Elle travaille pour cela avec deux associations, "Les tout-petits" pour les enfants handicapés dont elle s'occupe et "Aurore" lorsqu'elle accompagne des adultes en situation précaire, dépendants à l'alcool et aux drogues.  

"Les enfants ont toujours le sourire malgré leur handicap qui est souvent très lourd. Ils ont toujours envie de jouer et moi je participe à leurs jeux. En revanche les crises d'épilepsie qu'ils font sont d'une rare violence", Jenna se sent utile au contact de ces enfants qui commencent mal leur vie mais dont elle apprécie la fraîcheur d'esprit. Malgré certaines situations pénibles lorsqu'ils entrent en crise, elle en tire un certain épanouissement. Du côté des adultes dont elle s'occupe, elle déplore le regard d'une société sur des personnes en grande souffrance mais qui lui rendent au centuple le respect qu'elle leur porte : "Je prends les transports en commun avec eux pour les accompagner à l'hôpital pour des soins. Le regard que les gens leur jettent me peine énormément et cela les amène à se considérer comme des sous-hommes et ils en souffrent beaucoup". 

Jenna, guyanaise qui a grandi en région parisienne ne s'est jamais éloignée de sa culture qu'elle affectionne particulièrement. Elle parle le créole, cuisine des plats de chez elle, écoute des musiques guyanaise et danse sur des rythmes du pays avec ses enfants : "Maintenir le lien avec ma Guyane est très important pour moi, d'ailleurs je compte m'y installer d'ici 4 ans parce que je suis trop bien là-bas, toutes les fibres de mon âme et de mon corps me disent : tu es chez toi bébé"!