Un jeune surveillant réunionnais violemment agressé par un détenu à la prison d'Osny

Des gardiens de la prison de Fresnes (photo d'illustration).
Un élève surveillant réunionnais a été violemment agressé par un détenu muni d'armes artisanales, mardi 15 août, à la prison d'Osny (Val d'Oise). Un surveillant martiniquais avait déjà été blessé en septembre 2016 dans cette prison par un détenu radicalisé.
Il vient de commencer sa carrière, mais il a déjà connu le pire. Un élève surveillant de la prison d'Osny, dans le Val d'Oise, a été violemment agressé par un détenu muni d'armes artisanales, mardi 15 août. Agé de 35 ans, le jeune Réunionnais originaire de l'Entre-Deux, a été brièvement pris en otage, avant de réussir à s'enfuir. Son agresseur a été maîtrisé.

"Physiquement ça va, mais psychologiquement, il est choqué, remarque Jérôme Nobécourt, secrétaire inter-régional de FO Pénitentiaire. Il est tout nouveau dans la profession, il est à la recherche d'explications par rapport à ce qu'il lui est arrivé". Agé de 35 ans, le Réunionnais était à l'Ecole Nationale d'Administration Pénitentiaire d'Agen depuis quatre mois et demi seulement.

Armes artisanales

Mardi, tout s'est déroulé très vite. Comme chaque jour, à 7h15, l'élève contrôle les cellules des détenus lorsqu'en ouvrant la porte de l'une d'elles, il se fait surprendre. En quelques secondes, le Réunionnais se retrouve pris en otage par un détenu qui le menace avec deux armes blanches artisanales. L'une est un morceau de fourchette avec une lame de 10 cm, et l'autre est une lame de rasoir attachée à une brosse à dents.

De bons réflexes

Le détenu tient le surveillant réunionnais par le cou et l'entraîne dans la coursive de la prison. Le Réunionnais a finalement réussi à se dégager des mains de son agresseur "à l'aide d'un grand mouvement de bras" avant de prendre la fuite.

"Le détenu s'est rendu" à l'issue d'une négociation après l'arrivée sur place des personnels Eris (Equipes régionales d'intervention et de sécurité), chargés d'intervenir en milieu pénitentiaire.

"Pour un élève, il a eu d'excellents réflexes, remarque Jérôme Nobécourt, secrétaire inter-régional de FO Pénitentiaire. Des agents pénitentiaires avec 15 ans d'expérience n'auraient peut-être pas aussi bien réagi. Il a réussi à s'extraire, se mettre à l'abri et donner l'alarme. Mais on a frôlé la catastrophe".

"Il voulait tuer le surveillant"

"Le parquet a été tout de suite saisi et le détenu a été placé en garde à vue", a rapporté de son côté l'administration pénitentiaire à l'AFP, ajoutant que "deux armes artisanales" avaient été découvertes dans sa cellule. D'après le journal Le Parisien, lors de son audition, le détenu a déclaré qu’il voulait "tuer le surveillant", ce qui a conduit la justice à requalifier en tentative d’assassinat. Âgé de 23 ans, il était détenu pour des faits de vol et de violence, et compte de multiples condamnations sur son casier judiciaire.

Un gardien Martiniquais agressé en 2016

Osny avait déjà été le théâtre d'une agression de surveillants en septembre 2016. Un détenu radicalisé avait crié "Allah Akbar" avant de blesser deux surveillants, dont un Martiniquais, à l'aide d'un couteau artisanal fabriqué dans une pièce en métal de 15 centimètres. C'était la première action jihadiste fomentée en prison.
 
Osny, que la garde des Sceaux Nicole Belloubet a visité début juillet, accueille depuis février le premier "quartier d'évaluation de la radicalisation" (QER), destiné à mesurer la dangerosité et le degré de radicalisation d'un détenu avant son affectation dans un lieu de détention.
 
Cette maison d'arrêt compte 961 détenus pour 579 places, soit une densité de 166 %. C'est l'un des établissements les plus surpeuplés de France, la moyenne nationale des maisons d'arrêt étant de 142 %.