JO 2024 : doutes et incertitudes sur le spot polynésien où doivent se dérouler les épreuves de surf

Teahupo'o est une vague très crainte, les chutes ne sont pas rares, même chez les pros. Ici, Kai Otton (Aus). 18/08/14
Le président de la Polynésie française Moetai Brotherson a évoqué la possibilité de déplacer les épreuves de surf des prochains Jeux Olympiques sur un autre spot de Tahiti à cause de la controverse entourant la tour des juges. Le comité d'organisation des Jeux Olympiques, lui, reste concentré sur le site initial de Teahupo'o.

Les épreuves de surf des Jeux Olympiques 2024 se dérouleront-elles bien comme prévu à Teahupo'o, en Polynésie ? Le président du territoire, Moetai Brotherson, a laissé planer le doute mardi, en évoquant la possibilité d'organiser la compétition à Taharu'u, une plage de Papara, située à quelques kilomètres du spot initial.

Depuis plusieurs semaines, habitants, élus, surfeurs et associations écologistes expriment leurs doutes sur la construction d'une nouvelle tour des juges, dont l'édification en plein lagon pourrait, selon eux, abîmer les fonds marins et mettre en danger la biodiversité. Moetai Brotherson, élu à la tête du Pays au mois de mai – Tahiti avait alors déjà été sélectionné pour accueillir les épreuves des JO – s'est fait le porte-voix des préoccupations concernant cette tour.

Lors d'un entretien à l'AFP en marge du Forum des Îles du Pacifique, dans les Iles Cook, où il se trouve, il a rappelé que le spot de Taharu'u avait déjà été envisagé. "Cela nous aurait permis d'éviter les soucis qu'on a aujourd'hui. À l'époque, ce n'était pas possible. Au regard des enjeux et de la protestation aujourd'hui, peut-être qu'on pourra réviser cette option", a-t-il souligné.

Également présente au Forum des Îles du Pacifique, Barbara Martins-Nio, responsable du site de Teahupo'o pour le comité d'organisation des Jeux Olympiques (COJO), a indiqué à la presse locale polynésienne que "toutes les options sont ouvertes". "On rechallenge tout. On repart de zéro. Depuis un mois, nos équipes sont mobilisées pour tout remettre à plat", a-t-elle déclaré, sans préciser si elle entendait qu'un déménagement des épreuves de surf était envisageable.

Le COJO reste concentré sur Teahupo'o

De son côté, le comité d'organisation des JO de Paris 2024, contacté par Outre-mer la 1ère, reste concentré sur le site de Teahupo'o, d'autant que les dépenses ont déjà été engagées. "Nous étudions tous les scénarios possibles pour permettre aux compétitions de surf de se dérouler sur ce site", a-t-il précisé.

Image de synthèse de la future tour des juges pour les JO 2024.

Dans un entretien à L'Équipe, le président de Paris 2024, Tony Estanguet, s'était dit "prêt à étudier des propositions concrètes pour améliorer encore le projet et réduire l'impact si c'est possible". Mercredi 8 novembre, après la sortie de Moetai Brotherson, le COJO a reconfirmé être "[mobilisé] pour trouver collectivement, en lien avec le gouvernement polynésien, la meilleure solution sur le site exceptionnel de Teahupo’o".

Les résultats d'une étude d'impact sur le site de Teahupo'o doivent être rendus le 15 novembre. Une décision sera alors prise sur le déplacement, ou non, des épreuves de surf des JO 2024.