Amandine Buchard a, un temps, pensé abandonner le judo. Mais sa médaille de bronze vaillamment décrochée dimanche 28 juillet aux Jeux Olympiques de Paris vient rappeler qu'elle est une sportive redoutable. Même si elle s'est inclinée en demi-finale, la Martiniquaise a repris du poil de la bête pour remporter le combat final. "J'ai montré que je faisais partie du top mondial", se rassure-t-elle désormais.
Outre-mer la 1ère : Vous visiez la médaille d'or, mais vu votre émotion, on en déduit que vous êtes satisfaite de cette médaille de bronze ?
Amandine Buchard : Oui, parce que c'est la récompense de beaucoup de travail, de beaucoup de résilience. Ça a été une Olympiade qui a été très difficile pour moi. J'ai eu une très grosse blessure. J'ai eu des hauts, des bas. J'ai cru un moment avoir perdu cette flamme que j'avais pour le judo. J'ai fait des choix, dans le but de m'en éloigner et de préparer les Jeux Olympiques au mieux. Et, au final, j'ai été récompensée. Une fois de plus : une compèt', une médaille !
Sur toutes les compétitions que j'ai pu faire, j'ai été constante, j'ai montré que je faisais partie du top mondial et je pense avoir marqué l'histoire de mon sport. Et c'est pas fini !
Le public, qui vous a acclamé tout le long de vos combats, vous a porté ?
De dingue ! Franchement, il y a eu des matchs où j'ai vraiment été puiser une force chez eux, parce que c'est dur. Il y a des moments où les jambes nous lâchent, où on commence à perdre en lucidité. D'avoir un public comme ça, ça vous rappelle que là, vous êtes en train de vivre un moment et qu'il faut en profiter, il faut tout donner... C'est maintenant ! Faut pas avoir de regrets. Je les remercierai jamais assez.
Votre dernier combat s'est étendu sur la durée. Comment fait-on pour tenir dans des moments pareil ?
C'est là (elle pointe du doigt le haut de sa tête). Il y a que ça. C'est la guerre. C'est à la première qui craquera. Je ne pouvais pas craquer devant mon public, après tout ce qu'ils m'ont offert, aujourd'hui et toutes ces années. Je l'ai fait pour moi, je l'ai fait pour mon père et je l'ai fait pour tous ceux qui étaient dans les gradins.