L'Agence mondiale antidopage a fait appel de la non-suspension de l'escrimeuse guadeloupéenne Ysaora Thibus, a appris l'AFP lundi auprès des avocats de la sportive française, à six jours de son épreuve individuelle aux Jeux olympiques, confirmant une information du journal L'Equipe. "L'AMA n'a pas demandé la suspension provisoire dans la notification d'appel reçu lundi", a précisé Me Thierry Chiron.
La fleurettiste peut donc participer au tournoi de fleuret olympique féminin dimanche ainsi qu'à l'épreuve par équipe le jeudi suivant, mais risque l'annulation d'une éventuelle médaille en cas de sanction en appel, selon plusieurs sources proches de l'antidopage. Cet énième épisode d'une saison 2024 dramatique sera-t-il celui de trop pour la tireuse Guadeloupéenne de 32 ans ? Sa sélection était restée incertaine jusqu'au bout après sa blessure au genou gauche lors de sa compétition de reprise mi-juin lors des Championnats d'Europe à Bâle. La championne du monde 2022 en individuel avait abandonné dès son deuxième assaut de la phase de poules, foudroyée par une "lésion ligamentaire", avait détaillé la Fédération française d'escrime plus tard dans la journée.
Controlée positive à l'ostarine
La vice-championne olympique par équipes de Tokyo avait été innocentée en première instance de son contrôle antidopage anormal à un agent anabolisant, l'ostarine, détecté lors le 14 janvier lors de l'étape de Coupe du monde à Paris. À renfort d'études, la championne du monde 2022 en individuelle avait plaidé la contamination par fluides corporels avec son compagnon Race Imboden.
L'ex-escrimeur américain avait "admis prendre en secret du MK2866 (autre nom de l'ostarine, NDLR) pour développer ses muscles qui n'étaient plus stimulés depuis un an et sa retraite", précisait dans une étude le professeur Jean-Claude Alvarez, toxicologue membre de l'équipe de défense de l'escrimeuse de 32 ans.
Outre l'emblématique cas du joueur de tennis Richard Gasquet et son baiser à la cocaïne, d'autres sportifs ont obtenu plus récemment la levée de leur suspension en plaidant la contamination par un tiers : la vice-championne olympique de canoë en ligne canadienne Laurence Vincent-Lapointe ou la joueuse américaine de softball Madilyn Nickles en 2020. Leurs échantillons avaient fait apparaître du ligandrol, un agent anabolisant de la famille des SARM --comme l'ostarine.