Le nouveau président américain a acté le retour de son pays dans l’accord de Paris sur le climat. Il entend aussi poursuivre une politique de souveraineté favorable à la production sidérurgique des Etats-Unis. Le nickel de la Nouvelle-Calédonie devrait en bénéficier.
Joe Biden a souvent démontré, durant sa campagne, qu’il entendait mener une politique de souveraineté énergétique. Il a confirmé le maintien, pourtant contesté par les écologistes, de la fracturation, qui a permis aux Etats-Unis de retrouver leur autonomie énergétique, grâce à l’essor des pétroles et gaz de schiste. Une production qui est pourtant accusée de porter atteinte à l’environnement. Le président américain a signé lundi un décret visant à renforcer l’obligation "Buy American" pour les marchés publics fédéraux, une première étape pour renforcer le secteur industriel et manufacturier du pays.
Du nickel, de l'acier et des batteries
Favorable à l’exploitation minière sur le sol américain, Joe Biden a néanmoins déclaré sa préférence pour les projets d’extraction de métaux indispensables à la transition énergétique. Et le nickel entre dans la composition des batteries. Le président américain a également souligné que "l'acier est à la base de tout, des automobiles aux infrastructures, de la fabrication de machines à la construction d'immeubles". Une approche positive pour l’industrie du nickel qui fournit la sidérurgie de l’acier inoxydable. En Nouvelle-Calédonie, deux usines sont sur ce créneau, la SLN et KNS.
Joe Biden a encore indiqué qu’il soutiendrait la constitution de filières nationales, mais aussi avec ses alliés, pour le lithium, les terres rares, le cuivre, le nickel et les autres métaux stratégiques afin de limiter la dépendance des Etats-Unis à la Chine. Toutes matières premières et alliages nécessaires notamment à la production de véhicules électriques. Des accords avec des producteurs de nickel australiens ou calédoniens ne sont donc pas exclus. Plusieurs compagnies minières ont indiqué que leurs projets d’investissements aux Etats-Unis ne seraient pas remis en cause.
Nickel calédonien, acier américain
Sur les neuf premiers mois de l’année 2020, les usines sidérurgiques des Etats-Unis ont importé un peu plus de 2000 tonnes de nickel calédonien. Sous forme de métal contenu dans l’alliage métallique de ferronickel SLN 25. Le Port de Los Angeles est le terminal principal d'arrivée des exportations calédoniennes. Sur la période, le nickel de la Nouvelle-Calédonie s’est classé en seconde position des importations de la sidérurgie américaine de l’inox, derrière le Brésil, mais devant la République Dominicaine, selon les statistiques du groupe international d’étude du nickel (INSG) reçues par Outre-mer La 1ère. La relance de la production américaine d'acier, dopée par les commandes publiques, devrait permettre de faire bien mieux.
Le soutien du président américain au secteur de l'acier aux États-Unis, par le renforcement du secteur manufacturier, est une bonne nouvelle pour l’économie calédonienne. Cela ouvrirait des débouchés aux entreprises du secteur du nickel. Dans des conditions normales de production, elles sont bien placées pour alimenter le créneau des batteries et de l’acier inoxydable, et pourraient valoriser encore plus leur savoir-faire.
Cours du nickel au LME de Londres le 26/01/2021 à 18:15 GMT 05:15 NC 18.107 dollars/tonne -1,02 %.