"J'avais cette démarche de vouloir faire une musique différente, ce qui n'est pas facile parce qu'aux Antilles on a une idée préconçue de la musique. Il n'est pas évident de passer ces barrières, il y a encore des portes à pousser", rattrapé par la réalité du milieu musical dans lequel il évolue, Joël fait du Zouk. Il est pourtant influencé depuis son enfance par des rythmes de salsa et de mérengué. Il entend également de la biguine et de la mazurka, des musiques auxquelles il s'identifie.
Pour lui le bassin caribéen c'est aussi Cuba, la Jamaïque, la Dominique et jusqu'à la République Dominicaine. Fort de ces influences culturelles Joël se définit comme un musicien caribéen avec comme objectif "de rassembler ces différentes cultures dans ma musique".
L'essor du Zouk aux Antilles a véritablement relégué au second plan des genres musicaux tels que la biguine et la mazurka, jadis chéris par la génération des aînés ou désormais presque tombés dans l'oubli. Seul le Gwoka résiste en Guadeloupe parce qu'il représente un ancrage fort des Guadeloupéens dans leur culture. Pour Joël la jeunesse a délaissé une partie du patrimoine musical Martiniquais : "C'est dommage parce que le côté chorégraphique de la mazurka est magnifique, les costumes également. Il y avait aussi le cheval bois qui marchait très bien, on n'était pas cantonné à une seule forme de musique".
Aujourd'hui Joël est devenu son propre producteur, des dissensions internes ont eu raison des groupes qu'il a créés. Il fonctionne comme un véritable autoentrepreneur mais la scène lui manque. Heureusement son ami Jean-Marc Gisback, un ancien de Zetwall a monté son groupe et fait régulièrement appel à lui pour des concerts, des festivals. Nostalgique d'une époque où il jouait au Zénith, au Casino de Paris et à l'Elysée Montmartre, Joël Danglades rayonne lorsqu'il évoque ces moments de scène.