Johan a 21 ans. Son rêve : piloter un avion de chasse. Le Calédonien vient d’intégrer la prestigieuse école de l’air de Salon-de-Provence (13), fleuron de l’aviation française. Portrait d’un aspirant pilote.
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L’aventure débute dans d’un petit aérodrome du sud-ouest de la France. En 2014, Johan quitte Nouméa, en Nouvelle-Calédonie pour Agen dans le Lot-et-Garonne, où il entame une formation de pilote commercial.
Durant deux ans, il va multiplier les heures de vols, tout d’abord sur simulateur, là où le virtuel se confond avec le réel, puis sur un monomoteur, en condition grandeur nature.
Une passion pour l'aviation
Sa licence professionnelle en poche, Johan rêve déjà plus grand. Il souhaite prendre les commandes d’un avion de combat."J’ai toujours été admiratif des avions de chasse. Je regardais ça à Nouméa. C’est en venant en métropole, dans mon école de pilotage que j’ai les ai vu pour la première fois : des Rafale et la patrouille de France en démonstration. Pour moi, ce sont des héros. Cela m’a tout de suite plu", confie Johan, des étoiles pleins les yeux.
Pilote de chasse une filière exigeante
Pour toucher du doigt son objectif, le jeune Calédonien doit passer un concours. Début avril, pendant quatre jours, il effectue des tests sportifs, psychotechniques et de culture générale. La sélection est rude: 90% des candidats sont recalés.Johan ne s’attendait pas à que cela soit "aussi difficile". Il fait pourtant partie des quelques heureux élus. Johan vient d'être sélectionné pour rejoindre l’école de l’air de Salon-de-Provence, dans le sud-est de la France.
"J’aimerais motiver d’autres Kanaks, ou des métis comme moi, originaires de Nouvelle-Calédonie à suivre cette voie. C’est un métier génial ", souligne-t-il.
Passage de la vie civile à la vie militaire
Depuis 1935, l’école de Salon-de-Provence forme les futurs officiers de l’armée de l’air, l’élite des militaires. Mais d’abord Johan va devoir suivre une formation loin des avions.Pendant plusieurs semaines, il va apprendre à marcher au pas, au son des chants de l’armée. De la coupe de cheveux réglementaire à la tenue militaire, aucune place n’est laissée à l’improvisation. Tous les codes de l’armée sont respectés.
Rigueur et disciplines sont les seuls mots d’ordre. " L’objectif, c’est qu’un certain nombre de valeurs soient assimilées et semées au sein de la promotion. Plus tard, ils serviront d’exemple aux autres ", concède le Capitaine Lionel, le chef brigadier de l’école de l’air de Salon-de-Provence.
L’élève-officier n’est qu’aux prémices de sa formation. S’il réussit tous les tests d’ici quatre ans, Johan pourrait devenir le premier pilote de chasse calédonien.