L’athlète guadeloupéen Lidji M’Baye : "En plein confinement, le sport permet de s’évader !"

Lidji M'Baye by himself
Il veut courir. Quoi de plus normal à 20 ans. Lidji M’Baye, grand espoir français du 400 mètres, est confiné chez lui en Guadeloupe. Confiné mais pas à l’arrêt. Le sport au quotidien le maintient en forme physiquement et moralement.
Le pensionnaire de l’INSEP est retourné chez lui en Guadeloupe, le 12 mars dernier. À l’origine, il s’agissait d’un simple stage. Jusqu’au 7 avril. Météo optimale. Entourage familial. La joie simple de travailler dans un cadre enchanteur. Avant le grand retour dans l’Hexagone pour les premiers meetings du printemps et l’objectif ultime de l’été : les JO de Tokyo. Mais tout cela, c’était avant.

Quatre jours après son arrivée aux Antilles, le stage de Lidji M’Baye devient confinement. La maison de ses parents ? Son nouveau stade d’entraînement : "Je ne me plains pas. Ça va. À Morne-à-l’Eau, mes parents disposent d’une maison avec un peu de terrain. Je ne suis pas enfermé dans un appartement. Et puis, je n’avais pas revu ma famille depuis août 2019. Ma sœur est là également. J’en profite mais c’est vrai que ça commence à faire long."

Le temps est comme suspendu. Tandis que le Covid-19 continue à sévir un peu partout sur la planète. Dans ces moments-là, Lidji M’Baye bénit l’athlétisme : "Le sport permet de s’évader, d’oublier quelques instants la réalité sanitaire. C’est important."

Encore une fois, n’oublions pas que Lidji n’est pas seul. Ses parents l’entourent. Sa mère notamment lui concocte des petits plats dont l’athlète raffole. Attention, là, danger : "Je l’avoue," concède le Guadeloupéen. "J’adore manger. C’est mon plus gros défaut. Je vais même en cuisine pour aider ma mère derrière les fourneaux. Je me régale. Rassurez-vous cependant : je fais super attention. D’ailleurs à ma grande surprise, depuis mon arrivée chez mes parents, je n’ai pas pris un seul gramme."
 

Continuer à s’entraîner comme si la compétition reprenait en juin

Pas de kilos superflus pour Lidji. Marc Vecchio, son entraîneur confiné en région parisienne le suit de près. Tous les jours, il lui envoie un programme d’entraînement. Et tous les jours, M’Baye participe à une visioconférence avec l’ensemble des athlètes de son groupe : "Ce rendez-vous est super important. Un peu comme si l’on continuait à s’entraîner ensemble. On échange beaucoup. Ce n’est pas toujours évident au niveau des fuseaux horaires car j’ai quand même huit heures de décalage avec Fabrisio Saidy qui se trouve à la Réunion. Mais on y arrive. Et on continue à se charrier les uns les autres. C’est ce qui fait la bonne entente au sein du groupe."

Pour Lidji, les conditions d’entraînement en mode confinement sont plutôt bonnes. Dans la maison de ses parents, le Guadeloupéen a pu se faire installer un banc de musculation. Premier bon point. Pour le reste, le système D. est efficace : "Je m’entraîne dans la rue en face de la maison. Elle est en pente. Je vous assure que vous sentez bien le dénivelé. Ensuite, il y a un terrain de foot à moins de 500 mètres. Je vais y courir également. Maintenant, c’est vrai, rien ne remplace la piste. Elle me manque et je ne pense pas être le seul. Je rêve d’enfiler mes pointes, de retrouver les sensations. Dès qu’on aura le feu vert pour y retourner, on sera tous comme des fous !"
 

Le report des JO semble avoir figé le classement des séducteurs

L’attente se révèle d’autant plus compliquée que personne ne sait quand la saison d’athlétisme reprendra. Fin d’été 2020 ? Début d'automne 2020 ? Hiver 2021 ? Rien n’est annoncé. Que des annulations. Comme les Championnats d’Europe prévus à Paris fin août : "Voilà un vrai coup dur pour les athlètes français," reconnaît Lidji. "C’était sûrement l’unique occasion de disputer des Championnats d’Europe à Paris devant la famille. Comme c’est parti, j’ai de sérieux doutes pour les mois à venir. Je pense qu’on va vers une saison 2020 toute blanche. C’est dommage mais c’est comme ça."

Dans cette hypothèse, la planète athlétisme reprendrait son mouvement début 2021. Avec en point de mire, les Jeux Olympiques de Tokyo à l’été : "Je dois avouer que pour moi, ce report des JO d’un an est une bonne chose. Au final, ça me laisse plus de chances d’y aller. Je n’ai que 20 ans et je dois devenir plus fort à la fois physiquement et mentalement. Je ne serai plus le même dans un an, vous verrez !"

Dans un an, tout sera peut-être différent effectivement. Pour l’instant, la fermeture de l’INSEP et la mise en place du confinement ont figé un classement peu connu du grand public : celui du plus grand séducteur dans le monde de l’athlé français. Depuis leur arrivée sur Paris, le guadeloupéen M’Baye et le réunionnais Saidy luttent pour enfiler le maillot jaune, décrocher la médaille d’or, obtenir la palme. Mais selon Lidji, son grand pote de La Réunion est juste… intouchable : "Le plus grand séducteur ?" rigole-t-il. "Fabrisio Saidy est loin devant. Avec tous les titres qu’il a décrochés, il est simplement le number one. Aucune discussion possible. Si je veux le rattraper, je ne vois qu’une solution : obtenir moi aussi des titres. Car pour l’instant, le french lover numéro 1 de l'athlé, c’est Fabrisio Saidy !"
 
Un message de l'athlète guadeloupéen Lidji M'Baye confinée à Morne-à-l'Eau ©Lidji M'Baye