L'athlète Ludvy Vaillant va préparer les JO à l'INSEP après un hiver studieux chez lui en Martinique

Autoportrait de l'athlète martiniquais Ludvy Vaillant.

Comme tous les ans, Ludvy Vaillant s'apprête à retrouver l'INSEP pour lancer sa saison. Le Martiniquais sera à pied d'œuvre dès le 25 mai. Au menu : compétitions et derniers réglages. En ligne de mire : les JO de Tokyo sur 400 mètres haies et dans le collectif relais.

Ludvy multiplie les points communs avec Wilhem. Traduction : Ludvy Vaillant ressemble terriblement à Wilhem Belocian. Le Martiniquais est né en 1995. Tout comme le hurdleur guadeloupéen. Ludvy fait partie des nouveaux leaders de l'athlétisme français. À l'instar du champion d'Europe 2021 du 60 mètres haies. Et enfin, les deux amis demeurent très attachés à leurs départements respectifs. Pas question de s'exiler. Jamais ! Wilhem Belocian continue à vivre et à s'entraîner en Guadeloupe. Ludvy Vaillant s'épanouit pour sa part, chez lui en Martinique. Et comme chaque année, Wilhem et Ludvy se retrouvent à l'INSEP courant mai pour l'emballage final. Mais juste le temps d'une saison estivale. Avant de retrouver la mer, la vraie. Le soleil, le seul. Chez eux. Aux Antilles.

L'athlète martiniquais Ludvy Vaillant avec son entraîneur Jean-Claude Berquier.

 

À l'écart de l'angoisse hexagonale

Ludvy Vaillant est heureux. Heureux d'avoir passé un nouvel hiver chez lui. D'autant plus que l'hiver en Martinique se révèle plutôt chaud et ensoleillé. Paradisiaque pour ainsi dire. "Ces derniers mois ont été très agréables pour moi, confirme le Martiniquais. Comme tout le monde, nous avons connu le couvre-feu à 19h00. Cela nous a obligés à écourter parfois quelques séances d'entraînement. Mais dans l'ensemble, je ne me plains pas."

Ludvy ne se plaint pas. Bien au contraire. Il sourit. Se préparer ces six derniers mois en Martinique était LE choix gagnant. "C'était effectivement la bonne solution. Quand j'ai découvert sur les réseaux sociaux toute l'ambiance anxiogène qui a régné dans l'Hexagone et plus particulièrement en région parisienne, je me dis que j'étais bien mieux sur mon île. À travailler loin du tumulte."

 

Hiver studieux sous le soleil

Pas de saison en salle pour le champion martiniquais. Il n'en fait jamais. Mais des repères en plein air. Ludvy a participé à quatre compétitions au niveau local. Aucun 400 ou 400 mètres haies au menu. Mais tout de même un 200 mètres avalé en 21 secondes 10. Le travail paie déjà. "Avec mon entraîneur Jean-Claude Berquier, nous avons un peu changé de méthode au niveau du renforcement musculaire. En faisant appel à un préparateur physique. Cela doit m'aider à mieux prévenir les blessures. Pour l'instant, le bilan est positif."

Ludvy Vaillant fait partie des sept athlètes français prioritaires pour les Jeux Olympiques de Tokyo. S'il veut valider son billet japonais, le Martiniquais doit simplement démontrer un état de forme compétitif durant les semaines à venir. "C'est tout l'enjeu de ma venue à l'INSEP. Avec mon agent, on est en train de discuter du programme de compétitions. C'est assez complexe avec le Covid et la fermeture de certaines frontières. Heureusement, mon entraîneur pourra me suivre sur l'INSEP. En revanche pour les JO de Tokyo, le doute subsiste. Le protocole sanitaire nippon est de plus en plus restrictif. Je croise les doigts pour qu'il puisse m'accompagner."

 

Amoureux de son île

Avec le départ de Ludvy pour l'Hexagone le temps d'un été, la Martinique va perdre l'un de ses plus grands porte-drapeaux. Il suffit d'aller visiter sa page Instagram pour s'en rendre compte. Ludvy Vaillant se plaît à vanter les innombrables charmes de son île. Encore et encore. "Je reçois d'ailleurs pas mal de commentaires suite à ces posts. Mais c'est toujours bon enfant. Du style : 'Arrête de nous narguer. Il fait 32 degrés chez toi. Ce n'est pas le cas chez nous !' Si ça apporte un peu de chaleur et d'évasion aux gens, pourquoi pas ?"

De la chaleur. De l'évasion. Des frissons aussi. En mars dernier pour ses 26 ans, Ludvy Vaillant a reçu un cadeau très particulier. Rendez-vous à l'aéroport du Lamentin… pour un baptême de saut en parachute. "Ça a toujours été mon rêve. J'étais excité comme jamais dans l'avion au moment du décollage. Aucune appréhension avant de sauter. Juste cette courte réflexion : mais qu'est-ce que tu fous là ?" Dix minutes de saut. Dont quarante-cinq secondes en chute libre. Un pur bonheur pour le Martiniquais. "Durant les quatre-vingt-dix minutes qui ont suivi le saut, j'étais dans un état d'euphorie incroyable. Je rigolais pour un rien. J'ai hâte de revivre ça."