En cette rentrée littéraire 2016, l’écrivaine mauricienne Nathacha Appanah publie chez Gallimard un nouveau roman, "Tropique de la violence", qui se déroule à Mayotte. Un livre éprouvant et dense, en librairie le 25 août.
C’est au départ une banale histoire d’amour entre une infirmière métropolitaine et son collègue mahorais. Une histoire comme tant d’autres, avec un mariage à la clé, qui finit par tourner court. La différence, c’est que ça se passe à Mayotte : « ce pays nous broie, ce pays fait de nous des êtres malfaisants, ce pays nous enferme entre ses tenailles et nous ne pouvons plus partir », dit l’un des protagonistes.
A travers ses personnages, Nathacha Appanah porte un regard acéré, dur et même impitoyable sur la réalité de l’archipel. La question des migrations, la situation des femmes, le rapport problématique de sujétion à la France, la pauvreté endémique, le tout est abordé sans concession. Le style est vif et précis, le langage cru et parfois violent, la plume au vitriol.
Désespérance sociale, et peu de solutions. Il y a bien l’amour, mais il est fugace, et l’amour maternel, surtout, qui est déroutant et décevant. Reste la violence, et la difficulté des êtres à la recherche de leur identité. La romancière mauricienne nous entraîne dans une descente vertigineuse au cœur au l’humain, ainsi qu’au cœur de Mayotte. A lire pour comprendre cette île, et ses dynamiques complexes.
A travers ses personnages, Nathacha Appanah porte un regard acéré, dur et même impitoyable sur la réalité de l’archipel. La question des migrations, la situation des femmes, le rapport problématique de sujétion à la France, la pauvreté endémique, le tout est abordé sans concession. Le style est vif et précis, le langage cru et parfois violent, la plume au vitriol.
Situations bien réelles
Loin des effets de style, on plonge aussi dans l’abjection de situations bien réelles : « Je ne sais pas qui a surnommé ainsi le quartier défavorisé de Kaweni, à la lisière de Mamoudzou, mais il a visé juste. Gaza c’est un bidonville, c’est un ghetto, un dépotoir, un gouffre, une favela, c’est un immense camp de clandestins à ciel ouvert, c’est une énorme poubelle fumante que l’on voit de loin. Gaza c’est un no man’s land violent où les bandes de gamins shootés au chimique font la loi. Gaza c’est Cape Town, c’est Calcutta, c’est Rio. Gaza c’est Mayotte, Gaza c’est la France. »Désespérance sociale, et peu de solutions. Il y a bien l’amour, mais il est fugace, et l’amour maternel, surtout, qui est déroutant et décevant. Reste la violence, et la difficulté des êtres à la recherche de leur identité. La romancière mauricienne nous entraîne dans une descente vertigineuse au cœur au l’humain, ainsi qu’au cœur de Mayotte. A lire pour comprendre cette île, et ses dynamiques complexes.