L'épidémie de chikungunya diminue aux Antilles mais progresse en Guyane

L'épidémie de chikungunya a débuté fin 2013. En huit mois, 135 425 personnes ont été touchées aux Antilles et en Guyane.
Le nombre de cas de chikungunya est à la baisse dans les îles françaises des Caraïbes, mais il progresse en Guyane. Huit mois après le début de la première épidémie, les derniers chiffres font état de 135.425 personnes touchées par le virus.
Le dernier point bimensuel établie par la Cellule interrégionale d'épidémiologie (CIRE) de l'Institut de Veille sanitaire (InVS) fait état de 135.425 personnes touchées par le chikungunya depuis le début de l'épidémie. Si le virus ne progresse plus aux Antilles, il est en augmentation en Guyane.
 

Aux Antilles, l'épidémie ralentit 

Dans la partie française de Saint-Martin, premier foyer détecté mi-décembre, "la circulation virale reste stable et modérée au cours des dernières semaines", selon la CIRE, avec 3.860 cas recensés et trois décès enregistrés. A Saint-Barthélemy, avec 860 cas, "la circulation virale est en baisse depuis trois semaines", relève-t-elle.
 
En Martinique, "l'épidémie se poursuit mais la tendance à la baisse s'est confirmée au cours des deux dernières semaines", affirme la CIRE; 55.920 cas et 19 décès y ont été recensés. Une "opération déCHIKtaj" a été organisée par les élus et les autorités sanitaires vendredi dernier pour redonner un élan à la lutte contre les gîtes larvaires de moustiques en cette saison des pluies et à la prévention chez une population gagnée par la lassitude.
 
En Guadeloupe et dans ses îles proches, "la diminution de la circulation virale observée depuis début juillet se confirme", affirme l'InVS, qui y a enregistré
73.120 personnes touchées (et donc immunisées) et neuf décès.
 

Le virus progresse en Guyane

A contrario, en Guyane, "la circulation du virus continue sa progression, de nouveaux foyers été identifiés". Pour le moment, 1.665 cas ont été recensés dans ce département de 230.000 habitants.
 
"Notre situation n'est pas du tout comparable à celle des Antilles. Il n'y a pas de propagation généralisée", assure à Christian Meurin, directeur général de l'Agence régionale de santé de Guyane. Le premier cas autochtone date de mi-février, "puis cela s'est accéléré à partir de mi-juin passant de 600 cas à 1.200 fin juillet", détaille Christian Meurin, qui espère un ralentissement "après cette grosse accélération".
 
Pour endiguer la progression du virus, des mesures ont été prises contre le "fléau" que représentent les quelque 15.000 épaves de véhicules en tout genre, abandonnées dans des terrains privés, parfois en plein centre-ville, et qui sont de parfaits sites de reproduction pour le moustique vecteur de la maladie.
 
Un arrêté préfectoral, pris début juillet, permet de verbaliser les contrevenants (1.500 euros d'amende) et de mettre à leur charge les frais d'enlèvement (300 à400 euros). Les maires ont relancé de leur côté le ramassage des déchets via une mobilisation sociale dite "mayouri" dans les quartiers et des bennes ont été mises à disposition.
 

Insecticide autorisé

Dans la frange littorale où les habitants de bidonvilles n'ont pas l'eau courante, des caches ont été distribués pour obstruer les fûts servant à faire des réserves, qui sont des petits paradis pour le moustique.
 
Enfin, un arrêté interministériel permet depuis début août l'utilisation dérogatoire et pour 6 mois d'un insecticide. "Au niveau européen, le malathion n'a pas d'autorisation pour la lutte antivectorielle, par contre il est recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et est utilisé au Canada et aux Etats-unis", a expliqué Christian Meurin.