Depuis le début de l'année, le prix du "métal du diable" a augmenté de près de 18%.
Eramet s'envole avec le nickel
L’incroyable début d'année boursier se confirme pour Eramet. En hausse de 3% à 97 euros jeudi, le groupe minier a aligné une huitième séance consécutive dans le vert et a porté ses gains depuis le premier janvier à plus de 37%. Oddo BHF a rehaussé à 'surperformer' son opinion sur le groupe français de la transition énergétique avec un objectif remonté de 82 à 120 euros. L'analyste anticipe de très bons résultats 2021 et pense que ceux de 2022 seront encore meilleurs. Le cours devrait ainsi profiter de résultats favorables dans le manganèse et dans le nickel ainsi que d'une embellie des Alliages de Haute Performance. L'intégration du projet Lithium à sa valeur actuelle nette ajoute 9 euros par action. Vendredi soir, l'action Eramet terminait la semaine à près de 94 euros.
A ce niveau de prix du nickel, les deux autres producteurs calédoniens ont aussi le vent en poupe. KNS, filiale de Glencore et de la SMSP a entamé la relance de sa production de ferronickel à haute teneur, et dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie, Prony Resources a dépassé ses objectifs de production. De quoi ravir son principal client, le géant automobile Tesla.
"Le secteur des métaux industriels a atteint un niveau record en raison de la perspective d'une diminution rapide des stocks, des perturbations de l'approvisionnement et de la perspective de mesures de relance en Chine, ce qui laisse présager une nouvelle poussée à la hausse", explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, précisant que "le nickel a une fois de plus mené le bal".
De nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques : ils permettent de limiter leur taille.
Selon Ole Hansen, le nickel "n'a pas connu un tel niveau de tension depuis 2007, les stocks des entrepôts surveillés par les Bourses de Londres et de Shanghai continuant de diminuer".
Par ailleurs, les tensions entre l'Ukraine et la Russie font craindre de potentielles ruptures d'approvisionnement de la Russie, un des plus importants producteurs de nickel avec l'Indonésie.
LARCO souffre, la Grèce doit payer
Et ce n’est pas tout. Le seul concurrent européen de la SLN dans le secteur du ferronickel est au plus mal. Le grec LARCO qui fut associé à l’entreprise calédonienne de 1948 à 1968 est quasiment à l’arrêt en attendant sa privatisation. La Cour de justice de l'Union européenne (UE), saisie par la Commission européenne, a condamné la Grèce à payer une amende de 5,5 millions d'euros, pour ne pas avoir récupéré des aides d'État versées à son entreprise minière et métallurgique du nickel.
Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 24.275 dollars vendredi à la clôture, contre 22.194 dollars le vendredi précédent. Sur la semaine, la hausse de l'or vert est de 9%.