Le médicament testé par l'institut Pasteur de Lille n'est pas nouveau, mais il est très prometteur. Le clofoctol, c'est son nom, est un anti-infectieux, utilisé en France durant plus de 30 ans puis retiré du marché parce que le gouvernement pensait que son utilité était modeste. Les chercheurs l'ont testé sur des souris et ont pu constater que le traitement réduit considérablement la multiplication du virus. Désormais, ils veulent démonter avec cet essai clinique son efficacité sur l'homme.
Selon le Professeur Benoît DEPREZ, Directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille : "L'essai est un agent anti-viral qui doit être pris tôt dans la maladie au moment où les patients ne savent pas s'ils font une forme grave ou pas. On a de sérieux espoirs qui sont basés sur les données que l'on a obtenu dans nos laboratoires, maintenant il faut les confirmer dans l'essai clinique''.
L’institut Pasteur recherche 400 volontaires
Cet essai clinique dirigé par l'institut Pasteur de Lille a besoin de plus de 400 volontaires testés positif depuis moins de trois jours et non vaccinés. "Les Antilles apparaissent en cela comme un terrain propice pour recruter ces patients", explique le Professeur Benoit Deprez.
"Pour pouvoir mesurer l'efficacité de manière très précise on est obligé de prendre des patients non vaccinés parce qu'on connait très bien la fréquence d'apparition des symptômes graves et d'hospitalisation chez cette catégorie alors que chez les vaccinés c'est plus compliqué...."
Les Antilles, territoire privilégié
"On s'est mis en tête des territoires français dans lesquels on a encore des patients qui ne sont malheureusement pas encore vaccinés et qui donc heureusement peuvent participer à un effort de recherche très important qui est celui de trouver des traitements parce qu'on sait qu'on ne va pas sortir de l'épidémie aussi facilement que ça, même avec des vaccins", affirme le professeur Benoît Deprez.
Huit centres d’investigations prochainement ouverts en Martinique
Le patient inclus dans l'essai clinique recevra donc un traitement et bénéficiera d'un suivi médical personnalisé pour mesurer sa température et son taux d'oxygène dans le sang chaque jour. Huit centres d'investigations vont ouvrir en Martinique. Les résultats seront connus dans les premiers mois de l'année prochaine.