L'ONF Guyane gère près de 6 millions d'hectares de forêt tropicale humide [Planète Outre-mer]

La forêt guyanaise
Sur les huit millions d’hectares que compte la forêt guyanaise, 6 millions relèvent du domaine privé de l’Etat et sont confiés à l'Office National des Forêts. En tout 80 agents de l'ONF gèrent 6 millions d’hectares de forêt tropicale humide soit près d’un tiers du couvert forestier français. 
L’ONF distingue, schématiquement, trois grandes zones dans l'ensemble de la Guyane. Des espaces soumis à des régimes particuliers.
Au nord du territoire, la zone littorale dévolue aux villes, aux habitations et aux activités humaines telles que l’agriculture. L’ONF y a mis en place un domaine forestier permanent qui couvre environ 2 millions et demi d’hectares. Ce domaine forestier permanent a vocation d’approvisionner la filière bois, d’assurer la préservation des captages d’eau des communes du littoral et d’assurer la conservation de certains paysages patrimoniaux grâce aux réserves de Kaw, de la Mana et en mer, aux larges des côtes guyanaises, la réserve du Grand Connétable.
 

Trois réserves intégrales préservent des milieux à fort intérêt patrimonial


Alain Coppel, responsable de l’unité spécialisée nature de l'ONF Guyane

Au Sud de ce domaine forestier permanent, l’ONF a défini des zones de protections intégrales qui préservent des milieux à fort intérêt patrimonial. D’Ouest en Est, on trouve les réserves biologiques intégrales de Lucifer et Dékou Dékou sur la commune de Saint Laurent.  Au centre du département, la réserve naturelle de la Trinité. Et à l’Ouest, la réserve naturelle des Nouragues. Ainsi, ces trois secteurs représentatifs de la forêt guyanaise ont un niveau de protection maximum.


Ces réserves sont en voisinage direct avec le domaine forestier du Parc Amazonien qui lui se distingue entre un espace intégralement protégé, la zone cœur de parc qui couvre à peu près 2 millions d’hectares et la zone d’adhésion du parc amazonien dont la gestion est partagée entre le Parc Amazonien et l’ONF.

Les 80 personnes qui constituent l’équipe de l’ONF en Guyane doivent gérer 6 millions d’hectares de forêt tropicale humide avec toutes les contraintes liées aux problématiques d’accès, d’équipements, de préservation et de sécurité.

L’ONF Guyane a décidé d’adopter un mode de fonctionnement particulier : l’organisme prend en compte les coutumes traditionnelles de leurs agents issus des populations locales. Certains arbres ne peuvent être coupés et d’autres le sont mais nécessitent des rituels.
Joseph Aténi, chef coûtumier Aluku et agent de l’ONF
« Ils savent que nous les Fromagers, les Inkatu (nom bushinengue pour Figuier étrangleur) on ne les coupe pas. Ils sont bien au courant à l’ONF. Pour le Bagasse, il y a des choses à faire avant de le couper. Tu dois lui demander pardon et lui expliquer que c’est le travail, qu’on est obligé de le couper »
Josphe Aténi est également en charge des formations botaniques des agents de l’ONF. Il possède en effet une connaissance tout à la fois encyclopédique et traditionnelle de la forêt guyanaise. Une connaissance respectée et reconnue par l’ONF.