Il y a eu le roman de Raphaël Confiant (Madame Saint-Clair, reine de Harlem, éditions Le Mercure de France) et son adaptation au théâtre, voilà maintenant la bande dessinée. Queenie, la marraine de Harlem est parue aux éditions Anne Carrière et les autrices de ce roman graphique sont donc les invitées de l’Oreille est hardie cette semaine.
Et à tout cela, il faudra peut-être y ajouter « Queenie, Stéphanie Saint-Clair, le film ». Elizabeth Colomba et Aurelie Lévy avaient en effet d’abord réalisé un scénario de film pour mieux aborder le travail de découpage des scènes et de la mise en images que nécessitait leur projet de BD.
Du coup, grâce à leurs connections à Hollywood, elles ont vendu les droits de ce scénario pour qu’ils devienne un film : une grande star d’Hollywood est intéressée, confient les deux jeunes femmes sans pour autant révéler son identité…
Du ciné-polar à bulles réelles
En attendant, c’est la bande dessinée qui s’offre à nos yeux. Une BD à l’image d’un polar, au noir et blanc et au gris tramés très réussis qui s’adaptent parfaitement au trait d’Elizabeth Colomba dont c’est le premier roman graphique. Son travail habituel, c’est plutôt la peinture avec ses représentations singulières de personnages issus du monde noir et qu’elle se plaît à remettre ainsi sous la lumière. Elizabeth vit d’ailleurs à Harlem et est martiniquaise d’origine tout comme une certaine… Stéphanie Saint-Clair.
Noir et blanc et narration quasi-cinématographique. Les personnages sont habilement mis en scène, les séquences découpées et l’action se succède comme un film policier. "C’est vraiment ce qui était recherché dès le départ", raconte Aurelie Lévy. Effet réussi même si parfois peut-être le récit s’étire un peu trop au détriment de l’action et prend une certaine langueur.
Écoutez l’Oreille est hardie…
…et apprenez comment cette histoire d’une jeune femme quittant son île de la Martinique pour réussir à faire son nid au cœur de la pègre de Harlem, est devenue grâce à la maman d'Elizabeth le projet des deux autrices, complices depuis de nombreuses années comme en atteste ce numéro de l’Oreille est hardie. Elizabeth Colomba et Aurelie Lévy font leur auto-portraits, racontent leurs processus de création et évoquent l’importance d’avoir des héroïnes et des modèles, en particulier noires et venant aussi de ces Outre-mer, toujours un peu mis à part.
Retrouvez-les dans l’Oreille est hardie, c’est par ICI !
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