L'Union Rugby Club de Dumbéa : champion de la formation dans le Pacifique

Dans la salle de réunion de l'Union Rugby Club de Dumbéa, deux maillots encadrés appartenant à Péato Mauvaka sont fièrement présentés dans l'armoire à trophées. Ces précieux souvenirs incarnent la brillante carrière du talonneur, qui a porté les couleurs du XV de France et du Stade Toulousain. Ses deux essais mémorables contre les redoutables All Blacks de la Nouvelle-Zélande lors du test-match de l'automne 2021 ont fait de lui une véritable icône en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.

L’URCD, le premier terrain de jeu de Péato Mauvaka

Peato réalise ses premières passes sur le terrain d’entraînement de l’URCD, au Parc des sports de Koutio. L’adolescent réside avec sa famille à proximité de cette structure. Il pratique le volley-ball par passion et tradition, et par effet de mode, il s’essaie au rugby à l’âge de 14 ans.

En un temps record, un mois de pratique, il séduit les recruteurs du Stade Toulousain, en mission en Nouvelle-Calédonie. Son dynamisme et son gabarit d’adolescent précoce ont convaincu les représentants du club phare de l’Occitanie.

Tout s’accélère et Péato n’a pas le temps de signer une licence au club de Dumbéa. Dans le cadre d’une convention de partenariat entre l’URCD et le Stade Toulousain, le Calédonien d’origine wallisienne est immédiatement transféré en Haute-Garonne au centre de formation des rouges et noirs.

Douze ans plus tard, il incarne le meilleur ambassadeur du club calédonien. Ses deux prestations lors des deux premiers matchs avec le XV de France à la Coupe du Monde ont renforcé son statut de modèle auprès des jeunes licenciés et des dirigeants du club dumbéen.

Le rôle social de l’URCD

L'Union Rugby Club de Dumbéa a vu le jour en 2019 grâce à la fusion de plusieurs clubs. La particularité de cette union réside dans le fait que 80 % de ses membres sont issus de la communauté wallisienne et futunienne. À la tête de ce club, nous retrouvons Taofifenua Falatea, un Futunien, et père de Yoram Moefana, le talentueux centre qui évolue à l'Union Bordeaux Bègles et qui porte également les couleurs du XV de France.

La devise des bleus et verts est symbolisée par "3 couleurs, 1 seul club". Le logo illustre parfaitement ce slogan, et affiche trois visages de couleurs différentes représentant les communautés kanaks, polynésiennes et européennes de Nouvelle-Calédonie. Le "destin commun" demeure la ligne directrice. Le club dumbéen caresse un doux rêve. Le pack de dirigeants espère de toutes ses forces que ce sport s'ouvre aux autres communautés. De plus en plus de Fidjiens et Vanuatais arborent le maillot de l’URCD. Une convention a été signée avec l’île de Maré pour recruter des jeunes Kanaks. D’autres conventions de partenariat ont été concrétisées : deux avec des équipes wallisiennes, une futunienne et une fidjienne.

La formation, l’ADN de l’URCD

Le Champion de Nouvelle-Calédonie 2015, vainqueur de la Coupe nationale 2013, est le premier club du Pacifique à détenir une école de rugby labellisée par la Fédération Française, en juin 2018. Une labellisation renouvelée récemment. Les meilleurs jeunes de la structure intègrent l’Académie Pôle Espoirs dédié au ballon ovale situé dans le grand Nouméa.

15 des joueurs de l’URCD se sont envolés pour l’Hexagone, contrat pro à la clef, soit près d'un par an pour un total de 220 licenciés. Certains passent en peu de temps de la régionale 3 au Top 14, 12 divisions de différence. Les résultats forcent le respect de tous. Douze joueurs évoluent aujourd’hui dans plusieurs divisions du championnat français.

Lié au Stade Toulousain jusqu’en 2019, le club amateur est désormais en contrat de partenariat avec l'ASM Clermont-Auvergne, dans le but d’élever le niveau de la formation de ses éducateurs. Depuis août dernier, Peato Mauvaka est le parrain de la nouvelle section de rugby fauteuil. Une nouvelle distinction pour le talonneur du XV de France.