[La 1ère à Bordeaux] Académie de Bordeaux et les Antilles-Guyane : des liens ancrés et évolutifs dans l'éducation

Dans le passé, l'Académie de Bordeaux avait la responsabilité de la gestion des Antilles et de la Guyane, en raison de l'organisation administrative de la France et de son système éducatif. Au fil du temps, la gestion éducative des territoires d'Outre-mer a évolué, et des ajustements ont été réalisés afin de mieux répondre aux besoins spécifiques des départements ultramarins.

Aujourd'hui, les Antilles-Guyane disposent de leur propre rectorat et entretiennent des relations directes avec leur ministre de tutelle.

Mais, pendant une période inconnue des jeunes d'aujourd'hui, l'académie de Bordeaux était responsable de l'organisation de l'enseignement scolaire dans les Antilles et la Guyane. À l'origine, elle englobait une vaste zone comprenant les régions de la Nouvelle-Aquitaine et de l'Occitanie, ainsi que les départements d'Outre-mer des Antilles (Guadeloupe, Martinique) et de la Guyane. Cette structuration était basée sur des considérations géographiques et administratives, réunissant des territoires éloignés, mais ayant des liens historiques et économiques avec la métropole.

Au fil du temps, des ajustements ont été effectués pour mieux répondre aux besoins spécifiques des départements d'Outre-mer.

Gilbert Pago.

Dans le domaine de l'éducation, les Antilles-Guyane ont été rattachées à l'académie de Bordeaux jusqu'en 1972-1973. À cette époque, Bordeaux décidait de tout et avait nommé des vice-recteurs dans les trois départements. Ils dépendaient directement du recteur de Bordeaux. Lorsqu'il y avait le Baccalauréat, les sujets étaient envoyés dans la région avec tous les protocoles de sécurité de l'époque. Et ce sont les vice-recteurs qui, sur place, recevaient les sujets d'examen. En 1982, l'Académie de Bordeaux a été réorganisée, et progressivement l'idée d'une académie regroupant les Antilles-Guyane voit le jour, tout comme l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) en Martinique. En 1997, il a été créé trois académies : une pour la Martinique, une pour la Guyane et une pour la Guadeloupe. Maintenant, les académies discutent directement avec le ministre de l'Éducation nationale.

Gilbert Pago, historien, ancien directeur de l'institut universitaire de formation des maîtres en Martinique.

Historique

Les relations entre Bordeaux, principal port français impliqué dans le commerce triangulaire, et les Antilles remontent à l'époque coloniale. Au cours de cette période, de nombreux navires partaient de Bordeaux pour se rendre aux Antilles, transportant des marchandises telles que le sucre, le café, le coton et le rhum, qui étaient produits dans les colonies antillaises.

Bordeaux, deuxième port négrier (Gravure exposée au Musée d'Aquitaine)

Bordeaux jouait un rôle central dans le commerce triangulaire, un système économique basé sur l'exploitation des esclaves africains. Les navires partaient du port de Bordeaux avec des produits manufacturés européens, qu'ils échangeaient contre des esclaves en Afrique. Ensuite, ces esclaves étaient transportés aux Antilles, où ils étaient vendus contre des produits coloniaux tels que le sucre, le café, le coton et le rhum. Enfin, ces produits étaient ramenés à Bordeaux pour être vendus en Europe.

Au-delà du commerce, des liens sociaux et culturels se sont tissés entre Bordeaux et les Antilles. Des familles bordelaises se sont établies dans les colonies antillaises, notamment en tant que planteurs ou colons, entretenant ainsi des relations avec leur ville d'origine. Ces familles contribuaient à la gestion des plantations sucrières et entretenaient des échanges économiques et culturels avec Bordeaux.

Les alliances matrimoniales ont également joué un rôle important dans le renforcement des liens entre Bordeaux et les Antilles. Des mariages étaient contractés entre familles de Bordeaux et familles antillaises, créant ainsi des liens durables. Ces mariages étaient souvent motivés par des intérêts économiques et sociaux, mais ils ont également contribué à la diffusion des traditions et des coutumes entre les deux régions.

Les registres de l'esclavage sous l'empire français à l'Unesco.

Avec l'abolition de l'esclavage en 1848, le commerce direct des produits coloniaux a diminué, en raison de l'abolition du travail forcé et de l'émergence de nouveaux modèles économiques. Cependant, de nouveaux liens se sont formés, notamment dans le domaine agricole.

L'agriculture a continué d'être un domaine d'échanges entre Bordeaux et les Antilles. Les techniques agricoles et les connaissances sur la culture de la canne à sucre, par exemple, étaient partagées entre les deux régions. De plus, les Antilles continuaient de fournir des produits agricoles à Bordeaux, bien que de manière moins intensive qu'auparavant.

Aujourd’hui

Les relations ancrées dans l'histoire coloniale, ont évolué au fil du temps pour inclure des liens sociaux, culturels, économiques et touristiques. Les Antillais visitent Bordeaux pour découvrir son histoire, son architecture et sa renommée viticole.

L’engouement est bien réel aussi pour offre éducative diversifiée. La ville abrite plusieurs établissements d'enseignement supérieur renommés.

Bon nombre d’étudiants aiment cette ville pour sa vie culturelle riche et de nombreux événements et activités adaptés aux étudiants. Cela peut rendre la vie étudiante plus agréable et stimulante, ce qui est un facteur attractif pour les étudiants des Antilles et d'ailleurs.

L'éducation et la culture jouent un rôle dans le maintien des liens entre les deux régions. Des échanges d'étudiants et d'enseignants ont eu lieu, permettant la diffusion des connaissances et le renforcement des liens académiques. De plus, la culture antillaise a influencé la scène artistique bordelaise, avec des influences musicales, culinaires et littéraires.