[La 1ère à Créteil] Aminata Saint-Orice, la voix guyanaise du carnaval en Île-de-France

La 1ère à Créteil - Aminata Saint-horice
Chanteuse dans le groupe Dokonon, la Cristolienne porte en étendard la culture carnavalesque de sa Guyane natale, qu'elle présente un peu partout dans l'Hexagone. Outre-mer La 1ère l'a croisée à Créteil, où elle nous a raconté d'où vient sa passion pour la musique.

Aminata Saint-Orice est peu diserte sur sa vie personnelle. Elle évoque très rapidement son métier à l'hôpital, mais préfère s'attarder sur ce qui l'anime : la chanson. Originaire de la Guyane, elle vit à Créteil depuis bientôt une dizaine d'années. Entre son boulot, ses répétitions, sa vie de famille dans son appartement, elle prend le temps de nous rencontrer près du lac de Créteil, lieu emblématique de la ville du Val-de-Marne.

Ici, elle fait rayonner la culture du carnaval, qui, chaque début d'année, ambiance les Guyanais pendant des semaines. "Je ressens le besoin de montrer qui je suis, de montrer ce que l'on fait chez moi [en Guyane], nous raconte-t-elle. Notre identité musicale. Le 'nous', le guyanais, la nourriture, le folklore, la communauté du fleuve...". Une sorte d'ambassadrice culturelle.

La1ere à Créteil : Aminata Saint-Orice ©Carl Behary-Laul-Sirder / Quentin Menu


Venue dans l'Hexagone pour travailler et "découvrir autre chose", elle est tombée sous le charme de Créteil, ville multiculturelle par excellence, "jeune et dynamique", ce "qui me correspond", dit-elle. "À Créteil, on a l'impression qu'on est dans un petit coin de chez nous."

Chanteuse du groupe Dokonon

Dans l'Hexagone, Aminata Saint-Orice ne chante pas n'importe quel genre de chansons. Elle, c'est l'ambiance carnaval qui la transporte et lui donne envie de monter sur scène. Si elle développe sa carrière solo principalement en Guyane, ici, en région parisienne, elle est associée à l'Association Musicale et Culturelle Dokonon.

Créole Avenue, Foire de Paris, soirée tropicale... Le groupe se produit partout en France hexagonale, mais surtout dans les lieux prisés de la communauté antillo-guyanaise. Le 20 mai, Dokonon fera par exemple l'animation au Jungle Bar de Montpellier.

Aminata a commencé à chanter en Guyane. "C'est depuis les années chorales, à Matoury, la paroisse Saint-Michel. Je faisais partie de l'école d'orgue", précise-t-elle. Cachée derrière ses lunettes de soleil, elle avoue que chanter était son rêve de petite fille : "Je regardais souvent, comme toutes les filles, les clips à la télé. Je me suis dit : 'Je veux faire ça'."

J'ai commencé en Guyane avec le groupe Serious Girl, dans le milieu du reggae. Ensuite, [j'ai fait] tout ce qui était du live, un répertoire très vaste. Quand je suis arrivée ici, j'ai changé de répertoire, je suis partie dans la biguine mazurka. Ce sont les rythmes traditionnels de chez nous, de la période carnavalesque.

Aminata Saint-Orice, chanteuse guyanaise

Peu connue dans l'Hexagone, elle n'en est pas moins reconnue dans son département d'origine. Là-bas, la chanteuse a été primée pour ses morceaux Akroc di mo zo, La plus belle... Dans ses titres, qu'elle écrit elle-même depuis peu, l'artiste explique s'inspirer de "la vie de la femme, le combat de la femme, la force de la femme, sa façon de tolérer, de supporter et de vivre les choses".

  • Pendant une semaine, Outre-mer La 1ère part à la rencontre des Ultramarins de Créteil

À l'approche du 10 mai, date de commémoration de l'abolition de l'esclavage dans l'Hexagone, Outre-mer La 1ère vous emmène dans le Val-de-Marne, qui compte une des plus grosses communautés antillo-guyanaise de France. Food-truck de bokits, groupe de carnaval, écrivaine... Découvrez celles et ceux qui donnent un air d'Outre-mer à Créteil en cliquant sur ce lien.