La Cimade dresse un constat très sombre de la situation sociale du 101è département français. Selon l'association de solidarité avec les migrants, des Mahorais s'organisent en "collectif" pour "expulser les étrangers de leur village et saccagent les habitations de familles comoriennes".
"De nombreuses familles comoriennes expulsées de leur maison par des Mahorais", une "chasse aux étrangers par la population ouverte et couverte" : c'est un tableau très noir de la situation sociale à Mayotte que dépeint la section Outre-mer de la Cimade. Dans un article publié sur son site internet et sur Mediapart, l'association de "solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile" lance un cri d'alarme.
Le traitement des étrangers, 40% de la population selon l'INSEE, "est d'une violence sans commune mesure", dénonce la Cimade. Si des actions xénophobes de ce type avaient eu lieu dans l'Hexagone, elles auraient "à coup sûr suscité l’indignation générale et l’intervention rapide des pouvoirs publics", poursuit l'organisation.
Entre 200 et 300 personnes ont été expulsées, parfois violemment et des habitations saccagées. "Elles se sont réfugiés chez des membres de leur famille réparties dans toute l'île", explique un responsable de la Cimade à Mayotte, contacté par La1ere.fr. Environ 60 personnes sont aujourd'hui entassées dans des pièces humides et insalubres près du stade de Chirongui. "Elles ont préféré se regrouper à cet endroit pour que leurs enfants puissent continuer à aller à l'école dans laquelle ils sont scolarisés", poursuit-il.
Si deux villages (Tsimkoura et Poroani) ont déjà été touchés, la Cimade Mayotte alerte sur un troisième dans le Nord de l'île. "Il y aurait une quarantaine de personnes chassées. Une autre commune prévoit une expulsion pour le 15 mai !".Parmi les expulsés, certains ont des papiers, des cartes de séjour temporaire d’un an ou même des cartes de résident de dix ans. La plupart des enfants sont nés à Mayotte, certains ont la nationalité française.
Constituées en association, les familles comoriennes ont déposé une plainte contre X. Une enquête judiciaire est en cours. Le défenseur des droits Jacques Toubon a envoyé un courrier aux institutions locales pour tenter de déterminer pourquoi aucune intervention n'a eu lieu. Son conseiller technique devrait aborder la question le 9 mai.
Les autorités municipales et préfectorales ont été interpellées, mais cela "n'a rien donné". "Nous sommes supris que l'Etat n'intervienne pas publiquement alors qu'ils ont toutes les informations dans leurs mains", regrette un membre de la Cimade à Mayotte, "il ne peut pas se contenter d'être un simple observateur de ces violences".
Le traitement des étrangers, 40% de la population selon l'INSEE, "est d'une violence sans commune mesure", dénonce la Cimade. Si des actions xénophobes de ce type avaient eu lieu dans l'Hexagone, elles auraient "à coup sûr suscité l’indignation générale et l’intervention rapide des pouvoirs publics", poursuit l'organisation.
#Mayotte : la chasse aux étrangers par la population est ouverte… et couverte https://t.co/y2pM3uEUld pic.twitter.com/Yc1EjnpUJd
— La Cimade (@lacimade) 25 avril 2016
Entre 200 et 300 personnes expulsées
Et d'énoncer un exemple éloquent, survenu début 2016. Après une lettre envoyée (à retrouver ici) à des propriétaires louant des bangas (habitations en tôle) à des "étrangers", les invitant à "prendre les mesures nécessaires pour "remédier à ce problème", le "collectif des habitants de Tsimkoura" a finalement pris "les choses en main".Entre 200 et 300 personnes ont été expulsées, parfois violemment et des habitations saccagées. "Elles se sont réfugiés chez des membres de leur famille réparties dans toute l'île", explique un responsable de la Cimade à Mayotte, contacté par La1ere.fr. Environ 60 personnes sont aujourd'hui entassées dans des pièces humides et insalubres près du stade de Chirongui. "Elles ont préféré se regrouper à cet endroit pour que leurs enfants puissent continuer à aller à l'école dans laquelle ils sont scolarisés", poursuit-il.
Si deux villages (Tsimkoura et Poroani) ont déjà été touchés, la Cimade Mayotte alerte sur un troisième dans le Nord de l'île. "Il y aurait une quarantaine de personnes chassées. Une autre commune prévoit une expulsion pour le 15 mai !".Parmi les expulsés, certains ont des papiers, des cartes de séjour temporaire d’un an ou même des cartes de résident de dix ans. La plupart des enfants sont nés à Mayotte, certains ont la nationalité française.
Les migrants : responsables de "tous les maux"
La cohabitation avec les villageois était jusque-là pacifique. Qu'a-t-il pu se passer ? Selon la Cimade, cela est dû à un "sentiment de ras-le-bol, de saturation, éprouvé de la part des villageois face à une pression migratoire à laquelle ils attribuent bien souvent à tort la responsabilité de tous les maux sociaux de Mayotte".Constituées en association, les familles comoriennes ont déposé une plainte contre X. Une enquête judiciaire est en cours. Le défenseur des droits Jacques Toubon a envoyé un courrier aux institutions locales pour tenter de déterminer pourquoi aucune intervention n'a eu lieu. Son conseiller technique devrait aborder la question le 9 mai.
Les autorités municipales et préfectorales ont été interpellées, mais cela "n'a rien donné". "Nous sommes supris que l'Etat n'intervienne pas publiquement alors qu'ils ont toutes les informations dans leurs mains", regrette un membre de la Cimade à Mayotte, "il ne peut pas se contenter d'être un simple observateur de ces violences".