La colère des gardiens de prison après l’attaque contre leur collègue martiniquais

Des gardiens de la prison de Fresnes (photo d'illustration).
Blocage de la maison d’arrêt d’Osny le 19 septembre, et manifestation à Fresnes le lendemain. Après l'attaque terroriste contre un gardien martiniquais à Osny, les surveillants pénitentiaires dénoncent l'insécurité dans les prisons, alors que le ministre de la Justice doit faire des annonces.
La colère gronde chez les gardiens de prison dont beaucoup sont originaires des Outre-mer. Le 4 septembre, un surveillant martiniquais de la prison d’Osny dans le Val d’Oise a été grièvement blessé par un détenu radicalisé. Deux semaines après le drame, le gardien est toujours hospitalisé. Un second gardien avait été plus légèrement blessé en voulant lui porter secours.

Blocage de la prison d’Osny

Ce lundi 19 septembre, leurs collègues ont décidé de se rassembler pour les soutenir. Ils vont bloquer la maison d’arrêt d’Osny. Agressions, mutinerie : les syndicats pénitentiaires lancent un cri d'alarme sur l'insécurité en prison. Quelque 4 000 actes de violence visant des surveillants ont été comptabilisés en 2015 et plus de 2 760 depuis début 2016, a récemment précisé le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas.


Le ministre attendu

Mardi 20 septembre, le ministre de la Justice pourrait bien se rendre à la prison de Fresnes. Il doit dévoiler les grandes lignes d'un rapport sur l'encellulement individuel. La question de la surpopulation carcérale, un des moteurs de l'insécurité en prison, devrait être abordée. Cet été, la population carcérale a battu un nouveau record avec 69 375 détenus pour 58 311 places.
 

Manifestation à Fresnes

En attendant, Jean-Jacques Urvoas a déjà annoncé des mesures d'urgence, et notamment un durcissement des conditions de détention dans les cinq unités de prévention de la radicalisation. Pas de quoi rassurer les syndicats pénitentiaires, hostiles à ces unités dédiées.
 
Mardi 20 septembre, à Fresnes, des surveillants ont déjà prévu de manifester à nouveau. La commission Outre-mer de Force Ouvrière pénitentiaire appelle à une mobilisation générale pour "faire entendre le ras-le-bol". "Les personnels pénitentiaires n’en peuvent plus", rappelle la commission dans un communiqué.