De l'eau-de-vie, des touristes et des retombées économiques. La Fondation du patrimoine a récompensé le projet de réhabilitation de la Distillerie Hardy-Tartane, installée à Trinité, en Martinique, depuis 1830, mais désaffectée depuis. Grâce au Fonds Impact, qui récompense des projets pour leur impact économique, social, environnemental ou encore culturel, l'usine de rhum recevra 200 000 euros. L'objectif est de finir les rénovations d'ici la première moitié de 2023.
4,2 millions d'euros de retombées économiques
Deux éléments ont joué en faveur de la distillerie martiniquaise, lauréate de la catégorie "Impact économique". Le potentiel touristique, d'abord. "On sait tout particulièrement qu'en Outre-mer, le tourisme est une solution de développement économique", avance la directrice générale de la Fondation du patrimoine, Célia Verot, contactée par Outre-mer La 1ère. Deuxième avantage de ce projet : le retour de la production de rhum dans cette usine presque bicentenaire entourée de champs de canne à sucre. Un cocktail parfait pour redynamiser Trinité, alors que la crise sanitaire a mis un stop à l'industrie du tourisme, secteur clé de l'économie des Antilles.
On va faire refonctionner cette distillerie pour produire du rhum, donc il y a un impact économique direct. De plus, on va prévoir un circuit touristique. Donc, il y a deux activités économiques en une.
Célia Verot, directrice générale de la Fondation du patrimoine
L'impact économique direct - cinq employés seront embauchés - n'est pas la seule raison qui a poussé le comité de sélection à décerner le prix à l'entreprise martiniquaise. "Quand la Fondation du patrimoine met un euro dans un projet, cela produit, au fil du temps, vingt-et-un euros de retombées économiques", précise la directrice. Soit un potentiel de 4,2 millions d'euros de retombées économiques pour la Martinique.
La rhumerie parie sur son histoire singulière - les gérants actuels font partie de la cinquième génération de la famille Hardy - pour plonger les touristes dans le patrimoine culturel de la Martinique. En plus de rénover la façade extérieure et la toiture de la distillerie, vieillie par le temps, les fonds de la Fondation du patrimoine permettront de remettre en marche les machines, figées depuis 1994. Une fois que la colonne à distiller (vieille de 1918), la chaudière (des années 1930) et la machine à vapeur (1946) seront remises en marche, les touristes pourront contempler la production du rhum martiniquais. Et ainsi faire revivre l'économie de Trinité et de ses alentours.