Le marché boursier des métaux de Londres (LME) va nettement mieux qu'il y a un mois. Les achats de nickel ont repris et ce sont des volumes importants. Fonds d'investissements américains et industriels chinois se sont porté "acheteurs" dès lundi matin et durant toute la semaine. Tel est le constat du grand négociant londonien Triland Metals. Dans sa note d'analyse quotidienne, le négociant londonien termine sur ce constat : "La baisse des prix du nickel est maintenant derrière nous, les grands producteurs d'acier inoxydable l'ont compris, ils achètent avant une possible flambée des prix". Des propos qui rappellent ceux déjà tenus il y a quelques jours par le directeur général de Glencore Yvan Glasenberg.
Sous le signe du nickel
Le nickel est partout. Dans l'acier inoxydable, les moteurs du Rafale, les piles des téléphones portables. Mais ses producteurs sont nombreux. Le nickel est un minerai vert, puis un métal gris, que les économistes utilisent aussi pour prendre le pouls de l'économie mondiale. Et cette semaine, les marchés asiatiques ont été soutenus par les anticipations de nouvelles mesures de soutien en Chine, à l’occasion du Congrès National du Peuple. La croissance plus forte que prévu du PIB de l’Australie, fortement dépendant des matières premières, a également profité au nickel.Enfin et surtout, le prix de la ferraille d’inox au nickel (scrap), un sous produit concurrent du métal, a fortement augmenté. Alors, peut-on enfin être optimiste ? "Il est trop tôt pour le dire, tout cela reste à confirmer, car une hirondelle ne fait pas le printemps" pondère une source proche du groupe Eramet. Pour en rester aux faits, le prix du nickel au LME a repris 9% en une semaine et près de 14% sur un mois. Pour la première fois depuis six mois, la tonne de métal a même franchi allègrement vendredi le seuil des 9.200 dollars.
Des indices de reprise
Mais le prix du nickel perd encore 36% en glissement sur un an. "Si la hausse du nickel dure jusqu'à la fin du mois de mars, on pourra parler de tendance haussière, mais pas avant. Car personne ne sait vraiment quels sont les fondamentaux ni ce qui se passe à Londres et à Shangaï", précise Vassilis Cambas, le directeur de Larco, le producteur grec de ferronickel.Pour la première fois depuis longtemps, les trois entreprises métallurgiques présentes en Nouvelle-Calédonie ont connu une semaine entière de progression en Bourse. Eramet regagne 34% sur ses pertes depuis le 1er janvier, Vale 39% et Glencore 17%. Des chiffres qui ne doivent pas faire oublier la dure réalité. Eramet est toujours en baisse de 74% sur un an, Glencore de 50% et Vale de 41%. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais l'espoir d'une reprise renaît. Pour le nickel ce n'est pas encore l'euphorie mais c'est déjà une accalmie.