L'armée de l'air et de l'espace française lance cet été une série d'exercices en Asie-Pacifique, "entre objectifs de protection d'espaces souverains, promotion du droit international et partenariats avec les pays riverains", a indiqué le ministère des Armées vendredi.
La "Mission Pégase 24" s'étendra du 27 juin au 15 août et se posera notamment dans trois bases aériennes des Forces armées françaises, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et dans le sud de l'Océan Indien, a précisé un communiqué de l'hôtel de Brienne. Au total, treize pays seront visités en l'espace de huit semaines. Y participeront notamment des avions de chasse Rafale et Eurofighters, des A400M Atlas et des A330 MRTT Phénix.
Appuyer les forces outre-mer
L'opération prévoit un "déploiement conjoint des pays du Système de combat aérien du futur SCAF" (avion de chasse du futur conçu par France, Allemagne et Espagne, ndlr), avec plus de 200 aviateurs sur trois exercices distincts. "Ce dispositif sera aussi en mesure d'appuyer nos forces outre-mer à travers des escales dédiées en Nouvelle-Calédonie, à Saint-Pierre-et Miquelon et sur l'île de la Réunion", selon le dossier diffusé par le ministère.
Les aviateurs participeront aussi à un exercice de haute intensité aux États-Unis (Alaska) et réaliseront une série d'escales et d'exercices conjoints au Canada, au Japon, aux Émirats Arabes Unis, à Singapour, en Indonésie, en Nouvelle-Zélande, en Malaisie, en Inde, au Qatar, en Égypte et pour la première fois aux Philippines. Un autre déploiement sera organisé avec l'Angleterre, lui aussi à destination de l'Australie pour un exercice interalliés.
Une "puissance d'équilibre"
L'"Indopacifique", selon le vocable utilisé par la France, est une vaste zone couvrant les océans Indien et Pacifique, théâtre de tensions internationales croissantes entre Pékin et Washington.
La France, forte de ses territoires d'outre-mer, entend y développer sa présence au côté de partenaires régionaux et se positionner comme "puissance d'équilibre" dans la région.
En 2023, des sénateurs avaient toutefois publié un rapport dans lequel ils dénonçaient "une réelle inadéquation des moyens aux ambitions" françaises dans cette région. Quelques milliers de soldats dispersés de Djibouti, une ancienne colonie française, à la Polynésie semblent ne pas faire le poids face à la puissance des armées chinoises et américaines, les deux principaux acteurs d'une zone s'étendant de l'Inde et de l'océan Indien au sud du Pacifique.