Fondatrice d’un magazine et d’une agence de marketing, manager des relations publiques de la future gouverneure des Bahamas, vice-présidente média au United African Congress qui milite au niveau international pour la promotion des personnes de la diaspora noire… Alizé Utteryn a beaucoup de cordes à son arc, et bien plus encore de récompenses pour son travail.
En 2014, elle a ainsi reçu le prix de Championne du Changement aux Nations Unies. Plus récemment, elle a été reconnue Talent de l’Outre-mer confirmé en 2019 à Paris.
De Harlem à Atlanta
Se rajoute désormais le "Presidential Lifetime Achievement Award". Traduction : le prix d'excellence de la Maison-blanche pour l'ensemble de sa carrière, et plus précisément pour son engagement pour la diaspora noire (que ce soit dans la Caraïbe, en Afrique ou aux États-Unis).
Elle recevra ce prix, ainsi que celui de la femme entrepreneure de l'année, ce 27 novembre à Atlanta dans le cadre des "B.L.A.C.K. I. A.M Awards" organisés par le réseau Black People United (BPU), qui est la première organisation noire américaine habilitée à décerner des prix au nom du président des États-Unis.
"C’est symbolique de se faire honorer par ses pairs noirs des États-Unis, confie la Guyanaise qui n’est pas américaine bien qu’elle vive à New York depuis plus de 14 ans. C’est quelque chose qui me touche."
Celle qui habite Harlem et se dit "très investie" pour "améliorer les conditions des personnes de la communauté noire" a été nominée à ce prix sur la recommandation de "personnes influentes" et "après vérification" de son parcours et son CV.
Écoles et vaccin contre la malaria
Parmi ses actions en faveur de la diaspora noire internationale, certaines sont réalisées dans le cadre de ses fonctions de vice-présidente média du United African Congress, "plus grande organisation panafricaine des États-Unis", précise-t-elle.
À ce titre, elle participe à des actions comme l’organisation d’événements aux Nations Unies pour mettre en avant des maires des États-Unis et des leaders d’Afrique, ou encore au renforcement des liens entre les Bahamas et l’Afrique du Sud.
"Je dois aussi partir bientôt au Sénégal, je travaille sur un projet d’infrastructures qui va permettre le développement d’écoles et de logements sociaux dans le pays", déclare-t-elle.
Dans la même veine, elle s’est rendue en Afrique avec une entreprise américaine "qui a pour but d’implémenter en Côte d’Ivoire – avec l’idée que ce soit dupliqué dans d’autres pays - un vaccin contre la malaria, mais aussi de créer des usines pour créer de l’emploi. C’est-à-dire que les personnes qui sont dans les villages et qui n’ont pas forcément d’éducation puissent être formées pour pouvoir s’approprier leurs ressources."
"Pas une question de couleur mais de travail"
Grâce à ses actions, elle a reçu début novembre au Ghana le prix de l’entrepreneure visionnaire de l’année 2022 des "28 Credentials of Entrepreneur", plateforme internationale qui "regroupe des leaders, des entrepreneurs, des diplomates, des personnes influentes qui ont un impact dans le monde entier, ou en tout cas où ils vivent" souligne-t-elle.
Ce premier prix reçu en Afrique est pour elle "énorme". "C’est bien, ça encourage" assure-t-elle, mais cela donne surtout "une visibilité" et un "écho de mon travail au-delà des États-Unis".
En plus de développer son réseau et son rayon d’action pour "changer la donne" avec la diaspora noire, ces prix portent aussi un message qu’elle veut transmettre aux plus jeunes : "En tant que femme noire éduquée, on peut réussir. Et ce n’est pas une question de couleur, c’est une question de travail, de talent et de persévérance."
Une persévérance qui sera aussi récompensée début décembre avec un autre prix, de la communauté haïtienne cette fois.