"Lorsque des Maghrébins sont en infraction en France et sont sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire national français) et qu’ils ne peuvent pas quitter le territoire national, qu’on les mette à Mayotte, qu’on les mette en Guyane", a déclaré Loup Viallet lors d’une émission retransmise nationalement. Emoi et réactions immédiates de la part d’élus ultramarins, consternés par ces propos.
"L’histoire de nos Outre-mer, de la Guyane singulièrement et de son bagne, ne peuvent en aucun cas permettre à cet ignare, de stigmatiser nos territoires comme des colonies pénitentiaires et de déportation", a déclaré la sénatrice de Guadeloupe Victoire Jasmin dans un communiqué de presse.
Une déclaration qui rejoint celle d’une autre sénatrice, mais de la Guyane, Marie-Laure Phinéra-Horth : "En tant que Guyanaise, je ne peux rester insensible à de tels propos qui, une fois de plus, n’ont comme seul objectif de dénigrer nos territoires d’Outre-mer. La Guyane et Mayotte ne sont pas les poubelles de la Nation. Nos territoires n’ont pas vocation à être des réceptacles des populations indésirables en région lyonnaise ou parisienne."
Même son de cloche du côté des députés avec Mansour Kamardine, élu à Mayotte, qui a réagi sur les réseaux sociaux : "Les Outre-mer dont Mayotte ne sont pas les poubelles de la Nation sur lesquels on déverse les problèmes de la métropole alors que nous avons déjà à supporter l’inefficacité de la lutte contre l’immigration". Propos également condamnés par le vice-président de la Conférence des Bâtonniers de France, Patrick Lingibe, qui souligne "cette approche imbécile et colonialiste".
Les réactions du monde politique sont toutes du même acabit, les Outre-mer ne sont pas la poubelle de la France. A ce titre, Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique a écrit un texte intitulé : "Sommes-nous la poubelle de la France ?".
Des condamnations dans tout l’arc politique puisque Marine Le Pen a aussi réagi, écrivant : "Rarement entendu une proposition aussi méprisable."
Enfin, le ministre délégué des Outre-mer a aussi réagi par le biais des réseaux sociaux : "Le ministre Jean-François Carenco condamne les propos absolument déplacés de Monsieur Loup Viallet à l’égard des territoires ultramarins et des mis en cause. Ils sont tout simplement intolérables dans la République."