Le malathion classé cancérogène : Marisol Touraine prend acte mais ne condamne pas son utilisation passée en Outre-mer

Marisol Touraine, mercredi 25 mars 2015.
"Les agences sanitaires devront trouver d'autres moyens pour lutter contre le chikungunya", a déclaré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ce mercredi, à l'Assemblée. Elle réagissait pour la première fois au classement du malathion comme "cancérogène probable" par l'OMS, la semaine dernière.
"C'est évidemment un signal d'une très grande importance qui doit nous mobiliser et nous alerter, a estimé Marisol Touraine, ce mercredi 25 mars, à l'Assemblée, lors de la séance des questions au gouvernement. Nous ne pouvons pas faire comme si ces produits ne posaient pas des risques pour les utilisateurs." C'est la première réaction de la ministre de la Santé depuis que l'OMS a classé le malathion comme "cancérogène probable", la semaine dernière. Elle répondait à la député EELV Laurence Abeille, qui s'était déjà émue de l'utilisation controversée de ce pesticide en Outre-mer.

Un pesticide interdit dans l'Union européenne

Le malathion, pour rappel, est un insecticide interdit en Europe, mais utilisé en 2014 en Guyane et en Nouvelle-Calédonie – à titre dérogatoire – pour lutter contre le chikungunya et le zika. "Depuis l'annonce de l'OMS, l'utilisation de ce produit a été suspendue (par la Guyane, mais pas par la Nouvelle-Calédonie, ndlr)", s'est réjouie Marisol Touraine. "Je veux vous assurer que le gouvernement reste très vigilant parce qu'on ne peut pas prendre de risques avec la santé de nos concitoyens", a-t-elle ajouté.


En juillet dernier, Marisol Touraine défendait l'utilisation du malathion

En juillet dernier, Marisol Touraine s'était pourtant fendue d'un communiqué (avec Ségolène Royal et George Pau-Langevin) pour défendre l'usage du pesticide, considérant qu'il pouvait être employé "de manière sécurisée". ​Une position qu'elle a justifiée, ce mercredi, à l'Assemblée : "Le malathion a été utilisé de manière dérogatoire pour faire face au chikungunya, puisque le virus a été résistant à tous les autres insecticides."

Marche arrière, donc. "Les agences sanitaires vont désormais être amenées à se pencher sur la question de savoir ce qu'elles devront préconiser en cas de nouvelle épidémie de chikungunya face à l'inefficacité d'autres produits", a conclu la ministre, sans plus de précisions sur l'impact sanitaire des pulvérisations passées en Outre-mer. 

Regardez ci-dessous la question de Laurence Abeille et la réponse de Marisol Touraine : 

2015-03-25 - QAG roundup by Laurence_Abeille