Pour ses cinquièmes Mondiaux, la gymnaste de 23 ans a en effet choisi les notes subtiles de Sofiane Pamart, le pianiste star du moment, pour s'exprimer au sol. " C'est vrai que je n'ai pas l'habitude d'avoir une musique aussi classique, aussi lente pour être honnête. Généralement, j'ai des musiques qui bougent assez [mais, NDLR] là j'avais besoin de changement", explique-t-elle à l'AFP.
"C'est venu quand on était aux États-Unis avec mon chorégraphe. J'étais dans la voiture et j'avais ma playlist de musique qui passait, dans un mood (humeur) un peu triste", raconte-t-elle. "Il a dit: "Et pourquoi pas? On ne t'a jamais vue sur une musique aussi douce, donc il faudrait essayer, je pense que ça pourrait plaire aux juges." Et effectivement, ça plaît aux juges! ". À Bercy il y a deux semaines, son exercice au sol, ponctué d'acrobaties de haut niveau, lui a ainsi permis de s'imposer avec une note de 13,650, lors d'un programme qui détonnait avec celui des autres concurrentes.
"Raconter une histoire"
"La gym évolue énormément", poursuit Mélanie. "On est toutes capables de faire des acrobaties incroyables, donc maintenant, les juges sont un peu plus pointilleux sur la chorégraphie. Il faut que notre musique soit en accord avec notre danse et que ça raconte une histoire", détaille-t-elle à l'AFP.
Moi, ça raconte le moment où, après les Jeux, j'étais un peu démotivée. J'avais un peu marre de tout ça. Donc ça raconte un peu la Mélanie qui revient, calme et confiante. C'est ça le mood de ma danse."
La Française a en effet repris confiance après des JO de Tokyo éprouvants, où des résultats décevants l'avaient poussée à envisager la retraite. Mais après un nouveau départ aux États-Unis sous les ordres de Cécile et Laurent Landi, les coaches français de la superstar Simone Biles, la quadruple championne d'Europe a donné un nouvel élan à sa carrière et goûte de nouveau au plaisir de son sport. "Je n'ai pas de stress à me mettre. J'ai fait Bercy et avant, j'ai aussi fait une compétition aux États-Unis, donc je suis prête. J'ai juste à faire, profiter et m'amuser", lance-t-elle.
Un état d'esprit à l'opposé de ses Mondiaux de l'an dernier à Liverpool où, par manque de préparation après une longue pause post-JO, ses résultats n'avaient pas été très probants.
"Là maintenant ça y est, je suis de retour dans le game! ", dit-elle désormais. "Je veux montrer ce que je suis capable de faire, mais vraiment sans me mettre la pression."
Quota olympique
À Anvers en Belgique (30 septembre-8 octobre), le principal enjeu pour les Bleues résidera dans l'épreuve par équipes lundi, qui leur permettra de décrocher cinq quotas individuels pour les Jeux l'été prochain. Il faudra pour cela faire partie des neuf meilleures équipes des qualifications en dehors des États-Unis, de la Grande-Bretagne et du Canada, qui ont déjà leur billet pour Paris.
Outre la Martiniquaise, l'équipe pourra également compter sur la Réunionnaise Marine Boyer, en or à la poutre aux Internationaux de France, Coline Devillard, médaillée de bronze mondiale l'an dernier au saut, ou encore Lorette Charpy, remise d'une grave blessure à un genou. Les Bleues peuvent viser cinq finales et une médaille, selon les objectifs fixés par la Fédération.
Chez les hommes, menés par Benjamin Osberger ou Léo Saladino, l'objectif principal sera de décrocher la qualification olympique par équipe lors de leur passage prévu dimanche.