Dans la musique, les influences se croisent et les genres se mélangent pour en créer de nouveaux. Musiques folkloriques réappropriées, musiques traditionnelles revisitées, croisements, les musiques créoles sont diverses mais elles ont un socle commun.
La musique selon Chris Combette
Ma musique, elle est issue de créolisation. J’ai grandi comme ça dans un processus de créolisation, parce que j’ai été influencé par une culture européenne, par une culture caraïbo-africaine. J’ai grandi en Martinique avec cette idée que je viens d’Afrique.
Chris Combette, chanteur
Chris Combette, le premier intervenant de cet épisode, est un pur produit de la créolisation. Il est l’une des références de la musique moderne guyanaise. L’identité de ce chanteur en perpétuel mouvement s’est construite entre la Guyane, la France et la Martinique. Sa musique se nourrit de ses rencontres et de voyages. Ses compositions sont pétries de toutes les sonorités qui forgent le répertoire créole : biguine, mazurka, zouk, salsa, calypso, reggae ou bossa nova.
Une nouvelle résonance du Maloya
C’est le propre des musiques créoles que d’être en mouvement permanent.
Sur l’île de La Réunion, le Maloya est l’illustration toujours vivante de la mémoire de l’esclavage.
En 1997, la chanteuse et joueuse de kayamb, Christine Salem, fonde le groupe Salem Tradition, en s'inspirant du maloya, musique interdite à La Réunion jusqu’en 1981. Depuis elle continue de créoliser le Maloya avec de nouveaux apports.
Le succès des musiques créoles
Battucada, bèlè, cha-cha-cha, guaracha, milonga, reggaeton, salsa, samba, zouk : des centaines de musiques créoles ont vu le jour depuis le XVIIè siècle dans les colonies esclavagistes du nouveau monde.
Le journaliste, Bertrand Dicale, auteur de "Ni noires ni blanches, histoire des musiques créoles" et de "Maudits métis, pour un brassage des civilisations " revient sur le succès planétaire des musiques créoles depuis plus de 70 ans. Celles-ci ont en commun d'être familières au monde entier.
Il y a dans les créolisations contemporaines, tout un jeu de dé-territorialisation, d’appropriation, de rapt, de transformation, de ne jamais essayer d’imiter ce que fait l’autre mais de s’en emparer comme si c’était un objet vital ; comme si c’était surtout tout ce qui nous restait et c’est ça qui est important dans la musique créole. Ces musiques, elles sont nées du désespoir, elles sont nées de la souffrance, elles sont nées de la douleur.
Bertand Dicale
"Sommes-nous tous devenus créoles ?", un podcast à retrouver ici
Présentation : Valérie Bègue
Journaliste : Alice Milot
Reportages en Martinique : Jeanne Robet
Réalisation : François-Charles Domergue
Direction éditoriale d’Outre-mer la 1ère : Fabrice Hochard et Jean-Marc Party
Production Executive : Thomas Baumgartner et Thibaut Potdevin
Production originale : wave.audio
Durée : 19 min