"Côté façade Atlantique, on est encore à des eaux de surface qui montent jusqu'à 29°C et côté mer des Caraïbes, on relève jusqu'à 30°C", explique à l'AFP Eva Merceron, responsable-adjointe du service prévision de Météo-France en Martinique. Cela représente "un à deux degrés au-delà des normales de novembre", ajoute-t-elle, alors que les scientifiques relèvent depuis plusieurs mois des températures de l'eau de mer très hautes.
Selon Christophe Montour, responsable de l'unité de climatologie de Météo-France en Guadeloupe, "ces températures de l'eau sont imputables au dérèglement climatique". Il anticipe des températures des eaux de mer au-delà des normales pendant "encore plusieurs semaines". Ces eaux très chaudes sont un facteur favorisant le développement des cyclones, précisent les deux scientifiques.
Si les probabilités de cyclones ont tendance à se réduire en fin d'année en raison de vents de cisaillement et d'un air sec qui créent des conditions défavorables, ce sont "des phénomènes sur lesquels on n'a pas de visibilité de long terme", rappelle Mme Merceron.
La saison dite cyclonique s'étend habituellement de juin à novembre, avec un pic d'activité de fin août à fin septembre, mais les Caraïbes ont déjà connu par le passé des cyclones tardifs. En 1999, Lenny avait par exemple causé d'importants dégâts mi-novembre. Fin octobre, l'Institut caribéen de météorologie et d'hydrologie, installé à La Barbade, avait également annoncé dans un bulletin publié sur son site des eaux plus chaudes que la normale jusqu'en janvier et le maintien d'un risque météorologique cyclonique, entre vague de chaleurs et pluies intenses.