La tension monte à Mayotte, où des barrages paralysent à nouveau la circulation

Les gendarmes enlèvent un barrage à Chirongui, ce lundi
Depuis le 22 janvier, des militants bloquent les principaux axes routiers de l'île pour protester contre l'insécurité et l'immigration. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre.

Des barrages paralysant la circulation à Mayotte ont à nouveau été érigés dimanche et lundi par des manifestants protestant contre l'insécurité et la présence sur l'île de réfugiés africains, attisant les tensions sur l'île.  

Les forces de l'ordre, sur demande du préfet,Thierry Suquet, ont entamé samedi le démantèlement de ces barrages. Mais cette opération a suscité la colère des manifestants.
Dimanche en fin de journée, le carrefour de Chiconi, gros village de l'ouest de la Grande-Terre, est ainsi devenu le théâtre d'affrontements. Au milieu des pneus entassés, des bennes à ordures et autres palettes en bois, les forces de l'ordre, arrivées à bord d'un véhicule blindé, ont été accueillies par des jets de cailloux, a constaté un journaliste de l'AFP. Des détonations ont été entendues par les habitants jusqu'à 04H00 du matin.

Ce lundi, le calme n'était toujours pas revenu.

Ça tire de tous les côtés, il y a des caillassages depuis ce matin, les gendarmes lancent des bombes lacrymos puis s'éloignent.

Jean-Charles Roche, un riverain.

Le préfet appelle à ne pas "paralyser l'île"

"Les barrages seront levés autant que nécessaire", a prévenu dimanche le préfet de Mayotte. "La liberté de manifester est précieuse mais elle ne doit pas amener à paralyser l'île", a-t-il fait valoir.

Depuis le 22 janvier, des membres du collectif des citoyens de Mayotte 2018 et des habitants bloquent les principaux axes routiers de l'île pour protester contre l'insécurité et l'immigration.

Ils demandent notamment l'expulsion de réfugiés originaires d'Afrique des Grands Lacs, installés dans un camp de fortune, à proximité du stade de Cavani, à Mamoudzou. Mais les premières opérations de démantèlement du camp de réfugiés, jeudi dernier, n'ont pas calmé leur colère.