"Je me fais un devoir de venir chaque année depuis huit ans, je tiens à honorer sa mémoire", évoque Serge Éliette avec une photo de Clarissa Jean-Philippe à la main. Le Martiniquais d'origine, devenu un ami de la famille, n'a pas connu la policière de 26 ans, mais il reste encore très touché par son décès : "Ça me touche encore comme si c'était hier. C'était un être humain qui se dévouait dans son travail, pour protéger la population, et aussi une compatriote martiniquaise".
Le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe a été abattue d'une balle dans le dos, avenue Pierre Brossolette à Montrouge, par le terroriste Amedy Coulibaly. La Martiniquaise de 26 ans était dans l'exercice de ses fonctions de policière.
Huit ans plus tard, la douleur reste encore vive pour les proches de Clarissa. Avec émotion, son ancien coéquipier Jonathan Berdal se souvient de la "courageuse" Martiniquaise : "Elle avait la joie de vivre, la joie de travailler. J'ai également une pensée pour sa maman qui ne peut pas être présente aujourd'hui, je sais qu'elles étaient très proches", témoigne le policier qui avait côtoyé Clarissa pendant un an. À cause de problème de santé, la maman de Clarissa n'a pas pu faire le déplacement depuis les Antilles.
"Une bonne Samaritaine"
Marseillaise, dépôts de gerbe de fleurs et discours en hommage à la policière martiniquaise se succèdent. Beaucoup d'élus et des membres des forces de l'ordre ont fait le déplacement.
"Les forces de Montrouge n'oublient pas Clarissa. C'est un ciment, un symbole très fort pour la municipalité", souligne Étienne Lengereau, le maire de la ville. "Elle était attachée à ses origines martiniquaises. Elle qui était née à Sainte-Marie, elle était une bonne Samaritaine".
La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a également fait le déplacement. La ministre a salué une "gardienne des valeurs républicaines" et adressé son "éternelle gratitude" pour son dévouement. "Le devoir de mémoire est très important. Il faut que nous nous rappelions encore dans dix ans, vingt ans, que Clarissa Jean-Philippe a donné sa vie", souligne Dominique Faure.
Pour son collègue policier Jonathan Berdal, ce devoir de mémoire est aussi capital, lui qui était présent lors de l'attaque contre Clarissa. "Je ne suis plus le même depuis huit ans. Ce qui est sûr, c'est que je ne l'oublierai jamais, c'est une force. Elle est aussi chez nous, au poste de police, nous avons une photo d'elle, elle nous surveille".