Jean-Marc Pansa n'est pas grand. Non. Il est TRÈS grand : 2 mètres 09. Impressionnant. Le pivot guyanais dispose d'atouts physiques évidents. Surtout que le corps du garçon a bien changé depuis qu'il a quitté son club formateur de Nanterre pour Antibes en 2019. "Disons que mon gabarit a évolué. Aucune blessure à déplorer. Et j'ai pris du poids. Pas mal de poids. 4 à 5 kilos. Mais essentiellement du muscle." Les attaques adverses sont prévenues. Jean-Marc Pansa est devenu un roc défensif. La muraille d'Antibes.
L'un des requins d'Antibes
Au sein des Sharks, le jeune Guyanais fait déjà figure d'ancien. "Je suis dans ma troisième saison complète avec Antibes." Jean-Marc a tout appris en accéléré. "J'ai commencé le basket à seulement 15 ans." Une formation à Nanterre. Avant l'exil officiel sur la Côte d'Azur en 2020. Et un contrat d'une durée particulière : cinq ans. "C'est assez rare de signer aussi longtemps. Mais je n'ai aucun regret. Je veux continuer à me développer sur le long terme."
Les Sharks d'Antibes évoluent aujourd'hui en Pro-B. Mais le club a un passé. Une histoire prestigieuse. "Ils ont le projet de retrouver l'élite. Pour cela, ils ont mis en place, un très bon staff. L'organisation est parfaite. Et les infrastructures quasi neuves." Objectif donc Pro-A sous peu. Avec des joueurs investis. "Je voulais des responsabilités. Je les ai trouvées à Antibes. Le club veut remonter et me fait confiance. Il y a un intérêt commun."
Wembanyama et NBA
Jean-Marc Pansa a beau faire partie des meilleurs contreurs de Pro-B ; la planète basket n'a d'yeux que pour un seul joueur, cette saison : Victor Wembanyama. Le nouveau prodige de Boulogne-Levallois est promis à un avenir plus que radieux en NBA. Et cela ne surprend pas Jean-Marc. "Quand je vois tout ce qu'il fait, c'est top ! Ceci étant, je m'y attendais. N'oubliez pas que je l'ai vu grandir à Nanterre. Quand j'étais chez les espoirs, Victor venait parfois s'entraîner avec nous. Physiquement, il avait un peu de mal bien sûr. Mais il ne se laissait pas faire. Et il se déplaçait déjà comme un petit meneur."
Wembanyama n'a que 19 ans. Il se présentera à la Draft NBA 2023. Une Draft désormais inaccessible pour Jean-Marc, trop âgé. Son rêve d'Amérique reste cependant d'actualité. "Ce n'est pas fini. Des joueurs y vont à 28 ou 29 ans. C'est juste plus difficile. À moi de prouver que j'ai ma place dans le championnat américain." Mais justement, que manque-t-il au Guyanais pour réussir à traverser l'Atlantique ? "Bonne question. Je répondrais deux choses : être encore beaucoup plus dominant et continuer à avoir faim."
La Guyane au top
À la fin des années 80, Eric John était l'unique basketteur guyanais du championnat professionnel. Les temps ont bien changé. Désormais, une véritable armada s'exprime à tous les étages. "C'est la preuve que les Guyanais sont talentueux et travailleurs." Aucun sentiment de solitude chez Jean-Marc Pansa. "Impossible. Je suis en contact permanent avec Damien Inglis, Kevin Séraphin, Youri Morose, Karlton Dimanche, Mike Joseph… Sans oublier Steeve Ho You Fat qui est venu jouer en Coupe de France à Monaco et avec qui j'ai pu dîner. Nous sommes partout !"
Guyanais, un jour. Guyanais toujours ! Depuis son envol pour l'Hexagone en 2014, Jean-Marc Pansa revient chaque été dans son département. "C'est obligé." Place alors à un autre sport : la pêche en mer. "J'ai testé la pêche ici à Antibes mais ça manque d'adrénaline. Attraper des petites daurades…" Il est certain que chez lui en Guyane, la réalité se révèle bien différente. "Au pays, tu peux sortir un mérou de 80 ou 90 kilos, voire plus. Tu vas combattre avec lui pendant 45 minutes avant de le remonter. Désolé mais c'est d'une autre dimension."