Être grand dans le basket ? Normal. Solide physiquement ? Classique. En revanche, le mode de pensée du Martiniquais Thomas Hieu-Courtois détonne quelque peu. À 25 ans, le joueur de Lille regarde la vie avec des yeux différents. Pas rebelle pour autant. Juste libre comme son idole Bob Marley.
"N’oubliez pas que j’ai été élevé dans une famille rasta, c’est important." Les premiers mots de Thomas Hieu-Courtois plantent le décor. Une taille imposante : 2 mètres 02. Un regard bienveillant. Une voix calme et posée. Pourtant l’ailier martiniquais du Lille Métropole Basket n’a rien du joueur classique. Thomas aime analyser. Tout. Thomas aime réfléchir. Tout le temps. Thomas se sent différent. Tout simplement.
Le Martiniquais n’est pas né avec un ballon de basket dans les mains. Que nenni. Thomas a signé sa première licence dans un club d'escrime. "J’étais un grand fan des romans de cape et d’épée. Ceci explique peut-être cela." Après quoi, le mousquetaire s’est essayé au foot. "Là, c’est parce que j’appartiens à la génération Ronaldinho" se justifie-t-il. Et quitte à être complet, il découvre enfin la natation : "L’eau est l’élément dans lequel je me sens le mieux. J’ai d’ailleurs hâte que les piscines rouvrent."
Et le basket alors ? Thomas devra attendre l’âge de 11 ans. Un copain du collège l’invite à découvrir son club du Val de Seine Basket à Boulogne-Billancourt. D’Artagnan range vite son épée, ses crampons et sort de l’eau. Un basketteur va naître : "Ça m’a plu d’entrée. Ce sport m’a mis en confiance. À l’époque, je mesurais déjà 1 mètre 80. J’étais plus grand et plus costaud que les autres. Le basket m’a permis de m’exprimer, de me sentir mieux dans ma peau."
Quelques saisons plus tard, le jeune Hieu-Courtois intègre le centre de formation de Levallois. Il en sortira professionnel. Mais sans jamais tenir le même discours que les autres joueurs de sa génération. La nuit, Thomas ne rêve pas de NBA : "Attention, j’aime suivre des matchs du championnat américain à la télé. Mais le pays - les États-Unis - ne m’attire pas du tout. Quand on voit tous les problèmes qu’il y a là-bas… J’éprouve plutôt une vraie passion par les clubs européens qui dominent l’Euroligue. Voilà un basket hyper-réfléchi. Tout ce que j’aime. Et les schémas de jeu proposés sont top !"
Si Thomas Hieu-Courtois est aussi équilibré, il le doit à ses parents. "Ils ont fait un travail fantastique. En cherchant toujours à ce que je m’interroge sur ce qui nous entoure." Le joueur professionnel de Lille bénéfice également d’une double culture : martiniquaise côté paternel et anglo-saxonne côté maternel, sa mère ayant vécu de longues années à Londres : "J’adore ce mélange des cultures. Mes doubles racines. La capitale anglaise me fascine. J’aime l’éducation et la mentalité de Londres. Quant à la Martinique, c’est chez moi. L’île que j’ai besoin de retrouver régulièrement. Au final, ce mélange des cultures donne quelqu’un qui est épanoui dans sa vie."
Le Martiniquais pense par lui-même et agit en conséquence. Il attache ainsi beaucoup d’importance à son hygiène de vie. Un basketteur professionnel se doit d’être irréprochable : "Depuis très longtemps, je m’intéresse à la nutrition. Après mon bac, j’avais d’ailleurs débuté un BTS Diététique. Malheureusement, en France, le double projet études et sport est très difficile, voire impossible à mener à partir d’un certain niveau. Ceci étant, je fais très attention à mon alimentation et à mes soins. Je suis pro depuis sept ans. Ma plus grosse blessure a dû m’écarter des terrains deux semaines et demi. Je touche du bois mais cette discipline de vie semble porter ses fruits."
Mais n’allez pas lui dire que il est un grand fan de musique reggae. Non ! Il est fan de... Bob Marley ! "C’est mon modèle, confirme le basketteur. La personne que je place au dessus de tout. Mon idole de jeunesse. Un exemple. J’aime sa philosophie. Ses paroles me suffisent. Comme une sorte de méditation."
Et quand le meilleur ami de Bob n’écoute pas Bob ? Il lit. Thomas Hieu-Courtois lit beaucoup. "L’éducation et la culture nous permettent d’être libres" rappelle-t-il. Alors il dévore des livres sur l’histoire de France. Sur l’Afrique aussi. Sans oublier son autre passion : l’anatomie. "J’adore les ouvrages sur le corps humain. Notre corps est notre outil de travail. Mieux le comprendre. Pouvoir exprimer ce qu’on ressent. C’est une quête extraordinaire."
Jusqu’à présent, le Martiniquais n’a connu que la Pro-B. À Blois, Aix-Maurienne et aujourd’hui à Lille. Même s’il adore l’ambiance et la vie dans le Nord, Thomas rêve d’accéder très vite au plus haut niveau du basket. La Pro-A ou pourquoi pas, un club européen. Il n’a que 25 ans. Donc dix belles années sportives devant lui. Au moins. Après quoi, ce joueur atypique devrait sans problème trouver d’autres voies d’expression : "J’ai des centaines d’idées différentes. Une tonne de projets. La seule chose que je sais, c’est que j’ai envie d’aider les autres."
L’univers de Bob Marley aidera sans aucun doute le joueur dans son évolution future. La star jamaïcaine a déclaré un jour : "Ce que la vie m’a enseigné, j’aimerais le partager avec ceux qui veulent apprendre."
Presque déjà du Thomas Hieu-Courtois dans le texte.
Même sa découverte du sport fut atypique
Le Martiniquais n’est pas né avec un ballon de basket dans les mains. Que nenni. Thomas a signé sa première licence dans un club d'escrime. "J’étais un grand fan des romans de cape et d’épée. Ceci explique peut-être cela." Après quoi, le mousquetaire s’est essayé au foot. "Là, c’est parce que j’appartiens à la génération Ronaldinho" se justifie-t-il. Et quitte à être complet, il découvre enfin la natation : "L’eau est l’élément dans lequel je me sens le mieux. J’ai d’ailleurs hâte que les piscines rouvrent."Et le basket alors ? Thomas devra attendre l’âge de 11 ans. Un copain du collège l’invite à découvrir son club du Val de Seine Basket à Boulogne-Billancourt. D’Artagnan range vite son épée, ses crampons et sort de l’eau. Un basketteur va naître : "Ça m’a plu d’entrée. Ce sport m’a mis en confiance. À l’époque, je mesurais déjà 1 mètre 80. J’étais plus grand et plus costaud que les autres. Le basket m’a permis de m’exprimer, de me sentir mieux dans ma peau."
Quelques saisons plus tard, le jeune Hieu-Courtois intègre le centre de formation de Levallois. Il en sortira professionnel. Mais sans jamais tenir le même discours que les autres joueurs de sa génération. La nuit, Thomas ne rêve pas de NBA : "Attention, j’aime suivre des matchs du championnat américain à la télé. Mais le pays - les États-Unis - ne m’attire pas du tout. Quand on voit tous les problèmes qu’il y a là-bas… J’éprouve plutôt une vraie passion par les clubs européens qui dominent l’Euroligue. Voilà un basket hyper-réfléchi. Tout ce que j’aime. Et les schémas de jeu proposés sont top !"
Souhaitons un bel anniversaire à Thomas Hieu-Courtois qui fête aujourd'hui ses 25 ans !
— LMB 🏀fficiel (@LMBasket) November 17, 2020
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Analyse personnelle plutôt que pensée unique
Dans notre monde uniformisé, les propos du Martiniquais surprennent. Agréablement. "Beaucoup trop de gens pensent la même chose et ça m’inquiète." Surtout en ce moment. La planète est confrontée à une pandémie mondiale qui a érigé la sinistrose en mot d’ordre. "On veut vraiment nous faire peur. Quand on allume la télé, c’est fou… Il faut arriver à mieux gérer tout ça sur le plan émotionnel. Penser aussi à tous les aspects positifs pour aujourd’hui et demain. Par exemple, j’ai discuté avec beaucoup d’amis qui désormais consomment différemment. Cette crise permet de prendre conscience de tellement de choses…"Si Thomas Hieu-Courtois est aussi équilibré, il le doit à ses parents. "Ils ont fait un travail fantastique. En cherchant toujours à ce que je m’interroge sur ce qui nous entoure." Le joueur professionnel de Lille bénéfice également d’une double culture : martiniquaise côté paternel et anglo-saxonne côté maternel, sa mère ayant vécu de longues années à Londres : "J’adore ce mélange des cultures. Mes doubles racines. La capitale anglaise me fascine. J’aime l’éducation et la mentalité de Londres. Quant à la Martinique, c’est chez moi. L’île que j’ai besoin de retrouver régulièrement. Au final, ce mélange des cultures donne quelqu’un qui est épanoui dans sa vie."
Le Martiniquais pense par lui-même et agit en conséquence. Il attache ainsi beaucoup d’importance à son hygiène de vie. Un basketteur professionnel se doit d’être irréprochable : "Depuis très longtemps, je m’intéresse à la nutrition. Après mon bac, j’avais d’ailleurs débuté un BTS Diététique. Malheureusement, en France, le double projet études et sport est très difficile, voire impossible à mener à partir d’un certain niveau. Ceci étant, je fais très attention à mon alimentation et à mes soins. Je suis pro depuis sept ans. Ma plus grosse blessure a dû m’écarter des terrains deux semaines et demi. Je touche du bois mais cette discipline de vie semble porter ses fruits."
"Je n’écoute pas de reggae ; j’écoute Bob Marley !"
Faire le portrait du joueur nordiste exige de parler de Bob. Une obligation. Une évidence. Car quand d’autres passent leur temps libre sur une console de jeu, Thomas se replonge dans l’univers de Bob. L’artiste jamaïcain l’accompagne du matin au soir. "Quand je me lève ? J’écoute Bob Marley. Pour préparer un match ? Bob Marley. Pour récupérer ? Bob Marley. Pour m’endormir ? Bob Marley."Mais n’allez pas lui dire que il est un grand fan de musique reggae. Non ! Il est fan de... Bob Marley ! "C’est mon modèle, confirme le basketteur. La personne que je place au dessus de tout. Mon idole de jeunesse. Un exemple. J’aime sa philosophie. Ses paroles me suffisent. Comme une sorte de méditation."
Et quand le meilleur ami de Bob n’écoute pas Bob ? Il lit. Thomas Hieu-Courtois lit beaucoup. "L’éducation et la culture nous permettent d’être libres" rappelle-t-il. Alors il dévore des livres sur l’histoire de France. Sur l’Afrique aussi. Sans oublier son autre passion : l’anatomie. "J’adore les ouvrages sur le corps humain. Notre corps est notre outil de travail. Mieux le comprendre. Pouvoir exprimer ce qu’on ressent. C’est une quête extraordinaire."
Jusqu’à présent, le Martiniquais n’a connu que la Pro-B. À Blois, Aix-Maurienne et aujourd’hui à Lille. Même s’il adore l’ambiance et la vie dans le Nord, Thomas rêve d’accéder très vite au plus haut niveau du basket. La Pro-A ou pourquoi pas, un club européen. Il n’a que 25 ans. Donc dix belles années sportives devant lui. Au moins. Après quoi, ce joueur atypique devrait sans problème trouver d’autres voies d’expression : "J’ai des centaines d’idées différentes. Une tonne de projets. La seule chose que je sais, c’est que j’ai envie d’aider les autres."
L’univers de Bob Marley aidera sans aucun doute le joueur dans son évolution future. La star jamaïcaine a déclaré un jour : "Ce que la vie m’a enseigné, j’aimerais le partager avec ceux qui veulent apprendre."
Presque déjà du Thomas Hieu-Courtois dans le texte.