Le chanteur guadeloupéen Drexi dans la troisième dimension

Le chanteur guadeloupéen livre son deuxième album Troisième Dimension. Il s'y raconte, notamment de sa vie dans son quartier Lauricisque, qu'il ne quitterait pour rien au monde.

Album

Troisième dimension de Drexi (Henri Debs et fils/distributeur : Believe sas). Il a l’âge du Christ, et sans se prendre pour un messie, il a besoin qu’on l’entende. Habitant du Lauricisque, un quartier populaire de Pointe-à-Pitre où il a toujours vécu, Drexi se veut le porte-voix de ses voisins, ceux qu’il considère comme sa famille. "On a peu de lieux d’expression. On ne nous écoute pas. On grandit seuls dans notre quartier. La musique, tu n’as pas besoin de beaucoup de moyens pour chanter, pour commencer à t’exprimer et te faire entendre."  Alors en musique, il raconte ce qu’il voit.

Sur ce nouvel album Troisième dimension, 15 chansons rap, trap gwo-ka ou bouillon, il aborde les thèmes de la famille, de la dépression, du quartier, de la joie d’y vivre, de l’absence du père, sa propre histoire qui a inspiré la chanson Papa pa té là. "Etant père, il fallait que j’en parle. Les jeunes aujourd’hui s’occupent plus de leurs enfants, justement parce qu’eux-mêmes n’ont pas connu leur père. Quand tu réalises que tu as un petit pouvoir avec la musique, tu l’utilises. Dans mon quartier, il y a des jeunes. On les conseille, et si on peut leur servir de modèle…" Drexi n’entend pas décider pour les autres. Il donne juste son avis.

A l’âge de douze/treize ans, c’est au retour d’un long séjour linguistique aux Etats-Unis qu’il craque pour la musique. Il aimait le dessin, l’architecture, la déco ou encore la sculpture. Mais la musique lui procure un moyen de dire des choses et d’extérioriser ses émotions. Et dieu sait, s’il en vit des émotions au Lauricisque. Il y rencontre ses amis musiciens Fuckly, Kriss et Riddla. "Les gens ont une image violente de ce quartier. En prenant la parole, on montre que l’on peut s’en sortir. Et surtout que nous sommes comme tout le monde." D’ailleurs, Drexi s’y sent bien et ne voit pas pourquoi il irait vivre ailleurs.

Ce qui n’a pas empêché quelques écarts de conduite. C’est ce qu’entérine Troisième dimension, son deuxième album. "La première dimension, je faisais un peu de conneries, puis du rap ; la deuxième a été celle de la maturité ; enfin la dernière, celle où j’assume complètement ce que je suis." Un enfant de la cité qui a trouvé sa voie (voix) qu’il met en musique.  Lui qui a déjà collaboré avec Admiral T, n’attend plus que de pouvoir le faire avec Lycinaïs Jean.