Renvoyé en mars dernier pour cause de pièces manquantes au dossier, le procès du chanteur de dancehall martiniquais se tient ce vendredi au tribunal de Paris. Kalash est poursuivi pour délit de fuite, outrage et rébellion, après un accident survenu sur l'avenue des Champs-Elysées en 2019.
L’audience se tiendra ce vendredi 11 juin à 9h à la 29ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris (17ème arrondissement). Il est reproché à l’artiste Kevin Valleray, plus connu sous le nom de Kalash, un délit de fuite après un accident survenu dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 mars 2019 sur les Champs-Elysées, ainsi que des faits d’outrage et rébellion.
Placé en garde à vue après une nuit agitée
Cette nuit-là, après être sorti de la scène du concert de l'artiste canadien Drake au volant de sa Porsche, il avait percuté plusieurs véhicules avant d’être contrôlé par des policiers de la BAC. Tout avait alors basculé et Kalash avait été arrêté par les forces de l'ordre.
Des images publiées sur les réseaux sociaux avaient montré l’arrestation mouvementée du chanteur par les policiers.
Kalash porte plainte
A son tour, Kalash avait lui aussi porté plainte contre les forces de l'ordre. S'il ne nie pas l'accident de circulation, il ne reconnaît pas le délit de fuite, et surtout, il dénonce les conditions de son interpellation et de sa garde à vue. "Dans ce dossier, nous avons des fonctionnaires de police qui ont eu un comportement pour le moins indélicat et pour le moins pervers à l’encontre de M. Valleray, affirmait à l’époque l'avocat de Kalash. Provocation parce qu'il a été insulté par les forces de police alors qu'initialement, il était tout à fait calme. C'est à cause de ces insultes qu'il a réagi avec véhémence.”
Autre point problématique: la voiture du chanteur aurait roulé ce soir-là... alors qu'il se trouvait en garde à vue, dans un commissariat du 8ème arrondissement. Au micro d'Outre-mer la 1ère, Kalash raconte :
Des policiers qui après sont partis avec ma voiture, qui ont fait des petites courses avec, qui l'ont un peu abîmée, sans savoir que j'avais un tracker dedans, et la vitesse à laquelle ils roulaient, l'heure où ils roulaient : j'étais placé en garde à vue donc ça ne pouvait pas être moi au volant. Plus les faits de violence: nez cassé, dents cassées, les insultes...
Les résultats de l'enquête de l'IGPN se font attendre
Depuis, l’enquête menée par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) n’a pas été versée au dossier. C’est ce que réclame son avocat. Et c'est ce qui a motivé la décision du tribunal, en mars dernier, de renvoyer l'affaire. "On attend encore les résultats de l'enquête de l'IGPN, confiait l'artiste il y a quelques jours. Mon avocat a relancé depuis un an et demi et on a toujours rien eu. Le juge a relancé deux fois (...), il a toujours rien eu. Et de conclure : "l'enquête de l'IGPN les dérange un peu, c'est pour ça je pense qu'elle met du temps à sortir, comme dans toutes affaires de violence policière."