Le marché londonien des matières premières (LME) a été déçu. Les Philippines ont reporté au 22 septembre la fermeture éventuelle de nouvelles mines. L’Indonésie envisage de reprendre ses exportations vers la Chine. L’Union européenne envisage d’imposer de nouvelles taxes à l’importation sur les aciers chinois au nickel. Trois nouvelles qui perturbent le marché.
Dans les brumes de Londres
Les négociants londoniens spéculent sans vision claire, d’autant que les stocks mondiaux de nickel métal sont encore abondants. Dans ce contexte, toute réduction de l’offre serait la bienvenue. Plus de 500.000 tonnes de nickel seraient disponibles dans les entrepôts asiatiques et européens. Ces briquettes ou cathodes de nickel pur représentent près de 4 mois de production mondiale.
Des raisons d'espérer
"Malgré tout, et pour la première fois depuis des années, la production mondiale de métal (464.000 tonnes) a été inférieure à la consommation mondiale (491.000 tonnes) au second trimestre 2016. La situation s’améliore mais lentement" constate Vassilis Cambas, le directeur des exportations du producteur grec Larco Nickel.
« Dans ce contexte très volatile pour le cours des métaux, il y a une bonne nouvelle. Il apparaît clairement que l’industrie chinoise va augmenter ses importations de ferronickel. C’est un choix qui vise à améliorer la qualité de l’acier inoxydable. Mes interlocuteurs en Asie soulignent la régularité et la fiabilité de la production calédonienne » souligne Jean-François Lambert, un analyste et négociant londonien du marché des métaux.
Made in Doniambo
De janvier à juillet 2016, la Chine a importé 54.563 tonnes de ferronickel calédonien à 25% de nickel (source INSG). Chaque mois, ce sont plus de 500 containers de 20 tonnes qui ont quitté Nouméa. Ils ont pris la route maritime du nord qui mène aux aciéries chinoises. La Nouvelle-Calédonie est le second exportateur mondial vers la Chine, derrière l’Indonésie mais devant la Colombie et le Brésil. Les exportations calédoniennes sont réalisées par la SLN (Eramet).