- Qui es-tu Lenny Cidolit ?
Je m’appelle Lenny Cidolit. J’ai 21 ans. Je suis né à Bordeaux. Et j’ai déménagé très tôt à Montpellier. Je suis footballeur. J’évolue au poste de défenseur central. Je peux aussi jouer latéral droit. Et j’ai passé mon BAC en 2018.
- Quand as-tu rejoint le Centre de formation du Montpellier-Hérault football ?
Je suis arrivé au Centre de formation Du Montpellier-Hérault à 17 ans. J’y ai fait mes classes de U-19 jusqu’en National 2. A Montpellier, j’ai beaucoup appris. C’est pourquoi j’ai un bon bagage footballistique, tactique et technique. Mon contrat se terminait en juin 2020. Il y a eu l’épidémie de coronavirus en mars. C’était le bazar pour tout le monde. Et en plus j’étais en fin de contrat avec Montpellier et je devais rebondir ailleurs.
- C’est-à-dire ?
Quand on sort d’un Centre de formation comme celui de Montpellier, on espère devenir tout de suite footballeur professionnel et vivre de sa passion. Peu après la fin de mon contrat en juin 2020, j’ai fait des essais dans des clubs en France et en Suisse. Cela s’est très bien passé. Mais dans le même laps de temps, j’ai eu un appel, d’une plate-forme qui s’appelle FFFUSA – un partenariat entre la fédération française de football et la Major League Soccer, qui amène des joueurs français vers des universités américaines. Comme je sortais d’un centre de formation français, j’ai eu la chance de recevoir une demande. Avec la possibilité de devenir footballeur professionnel et en parallèle d’y faire mes études avec un super diplôme à la clé.
- Une très belle opportunité ?
Grâce à l’aide de mes parents, j’ai décidé de partir aux États-Unis, pour atteindre cet objectif ultime. Et je poursuis mes études car si le football ne marche pas, j’aurai au moins obtenu un diplôme. Aujourd’hui, je suis super heureux et épanoui. Je ne regrette pas du tout ma décision d’être venu aux États-Unis.
- Pourtant, au début, vous n’étiez pas du tout emballé ?
Je ne vais pas vous cacher qu’au début ce n’était pas mon premier choix. Mais après plusieurs discussions constructives avec mes parents, j’estime avoir fait le bon choix. C'est-à-dire, partir. On m’a trouvé une équipe en Floride, installée dans le Top 10 américain. C’était super rapide. Mais je n’étais pas totalement prêt dans ma tête. Cette première année d’ailleurs n’a pas été simple.
- Pourquoi était-ce si difficile de s’adapter aux États-Unis ?
J’étais encore jeune dans ma tête. Très attaché à la France, à sa culture, au rythme, aux entraînements et au mode de vie français. S’adapter a été extrêmement dur.
Je suis arrivé dans un contexte Covid. J’ai fait une quarantaine dans un hôtel seul. Quand tu ne connais personne, ni le pays, forcément c’est difficile. Je ressors de quarantaine… On s’entraîne un jour et puis quelqu’un a de nouveau le Covid et encore une quarantaine. Vous comprenez que les débuts ne se passent pas très bien.
Je ne regrette toutefois pas cette séquence. Ce fut une bonne expérience de vie à l’Université Of Central Florida à Orlando. L’année fut difficile. C’est pourquoi on a décidé avec l’université de se séparer. Et j’ai eu une opportunité dans le New-Jersey à la Rider University Athletics, je n’ai pas hésité.
- Après une année compliquée, comment ça se passe ?
J’ai repris depuis goût au football et mes repères sur le terrain. Je suis super heureux et je m’amuse. C’est le top. On est cinq Français là-bas. Il y a aussi un Saint-Martinois, un Marocain et un Belge qui parlent français. On est une super bande de potes. On s’apprécie et on joue très bien. Notre championnat se divise en plusieurs conférences. Notre équipe rivalise aisément avec les meilleures formations du pays. Il y a la saison régulière puis les play-offs. En saison régulière, on a terminé à la 5 ème place. On est allé en finale de notre conférence, mais hélas, on a perdu aux tirs aux buts.
- Quels sont tes objectifs ?
Là-bas, ça marche comme le basket-ball ou le football américain. Il y a un système de Draft. C’est mon objectif : être choisi. Même si je sais que c’est très compliqué comme en France. Car tout le monde n’a pas la chance de se faire drafter et de jouer à un très haut niveau. Je m’amuse tout en faisant attention à mes performances collectives et personnelles, à mon hygiène de vie pour essayer d’aller au bout de mon rêve. J’ai 21 ans, je continue de travailler fort. Je continue de rêver et je ne me ferme aucune porte et ne me fixe aucune limite. Ce que je veux c’est pouvoir me regarder dans la glace à la fin et me dire que j’ai donné mon maximum et que si ça se fait tant mieux. Et aussi avoir un diplôme en poche pour me permettre d’entrer dans la vie active au cas où.
- Quel diplôme prépares-tu ?
J’ai choisi un Bachelor qui se prépare sur quatre années. Il y a un panel de choix d’études ici. Pour ma part, je suis en études de Commerce international et de sport management. J’envisage de réaliser un Master après l’obtention de mon Bachelor. Aux Etats-Unis, on peut le réaliser en un an.
- Ton Papa est Guyanais et a joué pour la sélection de Guyane, les Yana Doko. Un objectif pour toi ?
Honnêtement, je ne me posais pas vraiment la question de jouer un jour pour la sélection de Guyane, les Yana Doko. Mon père est en effet guyanais, ma mère israélienne. J’attache beaucoup d’importance aux racines de mes parents. Concernant la Guyane, la terre natale de mon père, j’y suis allé à plusieurs reprises. Et représenter les couleurs des Yana Doko serait un immense honneur pour moi. M’imaginer suivre les pas de mon père qui a porté les couleurs de la Guyane serait beau. D’ailleurs, il me chambre en me disant " tu ne seras jamais meilleur que moi, avec le prestigieux maillot des Yana Doko". Je suis leurs résultats. Il y a un nouveau coach, l’ancien professionnel Jean-Claude Duncan Darcheville, un nouveau projet qui se met en place. C’est toujours dans un coin de ma tête. Il faut être performant là où je joue. Et si je dois être appelé et bien j’en serai le premier heureux. Cela sera un grand honneur de porter les couleurs de la Guyane.