Le gouvernement annonce vouloir combattre les discriminations à l'embauche

Le gouvernement entend lutter contre la discrimination à l'embauche grâce à une campagne de sensibilisation: 2000 affiches seront déployées en France. Des campagnes de testing seront réalisées, sans pour autant que des sanctions soient prévues en cas de discrimination avérée.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Selon l'Ifop, 85% des demandeurs d'emploi sondés estiment  que les discriminations à l'embauche sont fréquentes. Parmi les facteurs les plus discriminants: l'âge, l'origine ethnique, le handicap, l'obésité, le fait d'être une femme, voire, une femme enceinte. Ainsi, 62% des sondés estiment que la couleur de peau peut-être pénalisante.
 

La loi prévoit jusqu'à 45 000 euros d'amende

Pourtant, le code du Travail est très clair: toute distinction entre salariés basés sur ces critères est interdite. Mais dans les faits, les discriminés sont rares à intenter des poursuites en justice, soit par peur, soit par manque d'information ou de preuves concrètes.  Les condamnations pour discrimination à l'embauche, qui peuvent s'élever jusqu'à 45 000 euros sont donc rares. "Nous le voyons bien ces discriminations n'ont pas lieu ouvertement, a précisé la ministre du travail Myriam El Khomri pour Radio Outremer 1ere. Ce ne sont pas des actes volontaires, mais parfois l'enchaînement de décisions et de préjugés. (…) Aujourd'hui, on voit bien qu'à diplôme égal, une personne d'origine réelle ou supposée, a quatre fois moins de chances d'obtenir un entretien".
 

Les compétences d'abord

C'est fort de ce constat que le gouvernement a décidé d'agir pour lutter contre les discriminations. Pas de grosse inquiétude pour les employeurs récalcitrants: aucune sanction supplémentaire n'est prévue. L'idée, est, une nouvelle fois, d'opter pour la sensibilisation. Au programme donc: une vaste campagne d'affichage autour du hashtag #lescompétencesdabord, une étude sur le coût des discriminations, ou encore une grande opération de testing avec envoi de CV similaires mais aux noms et photos différents.
 

"Perte de richesses"

Des actions qui sont indispensables, estime Ericka Bareigts, "On se retrouve avec des jeunes gens qui ont fait des études, qui voient un plafond de verre qu'ils n'arrivent pas à exploser", déplore-t-elle. La secrétaire d'Etat à l'Egalité réelle l'assure, la non embauche des ces personnes constitue une "perte de richesses qui impacte l'ensemble de la société française", a-t-elle déclaré au micro de Radio Outremer 1ere.