Le gouvernement français étend à l'Outre-mer son plan d'accélération de la géothermie

Usine de géothermie de Bouillante
Le ministère de la Transition énergétique a annoncé ce vendredi 22 décembre des mesures pour accélérer le déploiement de la géothermie dans les territoires d'Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Mayotte) et réduire leur dépendance aux ressources fossiles pour produire leur électricité.

Remplacer les énergies fossiles en Outre-mer par de la géothermie, c'est désormais l'objectif du ministère de la Transition énergétique. 

À l’occasion de l’inauguration de la centrale géothermique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qui alimentera le futur village olympique, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a annoncé ce vendredi 22 décembre cinq nouvelles mesures pour accélérer le déploiement de cette énergie durable dans les départements et régions d'Outre-mer (DROM), et "favoriser l'exportation de cette technologie à l'étranger".

Le gouvernement compte notamment développer en 2024 un Centre d'excellence caribéen sur la géothermie basé en Guadeloupe et piloté par la région. Il jouera "un rôle d'interface avec les acteurs du développement de la géothermie sur l'arc volcanique caribéen et un rôle de centre de ressources", a indiqué vendredi le ministère de la Transition énergétique.

"Le but de ce centre d'excellence est de faire référence dans la région, dans une perspective aussi de partage de bonnes pratiques et de gains de marché à l'international dans la zone", a indiqué le ministère.

Potentiel attesté grâce aux volcans

L'enjeu est important pour la zone caribéenne, dont le potentiel géothermique lié à l'activité volcanique pour produire de l'électricité - la géothermie électrogène - est attesté.

Aujourd'hui en Guadeloupe, 6 à 7% de l'électricité consommée est produite par l'usine de géothermie de Bouillante, qui vise un objectif de 20% en 2035.

En service depuis les années 1980, cette centrale géothermique fonctionne grâce à la chaleur d'origine volcanique et à la captation d'eau chaude présente à faible profondeur. L'électricité locale en Guadeloupe reste cependant produite à plus de 75% par les moteurs de centrales thermiques diesel et fioul.

Un premier projet par département

Outre ce centre d'excellence, le ministère a également officialisé "la création d'une instance stratégique de concertation et de développement de la géothermie dans tous les territoires ultramarins", les zones non-interconnectées au réseau électrique métropolitain.

Ce groupe associera l'Ademe (Agence de la transition écologique), la filière de la géothermie et le ministère, avec l'appui méthodologique du BRGM (service géologique national) et du Cerema (centre des études sur l'environnement).

"L'objectif est d'accélérer le développement de l'accès à la géothermie territoire par territoire" principalement dans le but de produire du courant, et que tous les départements d'Outre-mer "qui ont un potentiel", surtout ceux situés en zone volcanique, "lancent un premier projet", a indiqué le ministère. 

Les trois autres mesures présentées sont :

  • "La mise à jour du modèle de couverture du risque financier associé aux campagnes d’exploration en Outre-mer"
  • "La conception et mise en œuvre d’une stratégie à l’export de la filière française de la géothermie"
  • "La promotion à l’international du savoir-faire et des compétences de la filière française."

Après avoir dévoilé en février son plan d'action national pour l'accélération de la géothermie, la ministre de la Transition énergétique se concentre donc, près d'un an après, sur les Outre-mer.