Dans le huis clos du Palais des Sports de Pau, l’équipe de France de basket a fait ce qu’il fallait contre l’Angleterre, vendredi. Une victoire 79 à 56 dans ces qualifications pour l’Euro 2022. Le meneur guadeloupéen David Michineau était de la fête silencieuse.
Habituellement, cela s’appelle une fenêtre internationale. Durant une semaine, tous les championnats locaux sont à l’arrêt pour permettre aux équipes nationales de disputer des matchs amicaux ou des qualifications pour de grandes compétitions futures. Avec la Covid-19, la fenêtre a dû s’ouvrir sous bulle sanitaire. Traduction : un lieu unique. À huis clos. Tests PCR à gogo. Des équipes à l’entraînement, en match ou à l’isolement dans des hôtels réquisitionnés.
La bulle dans la fenêtre ne semble pas avoir empêché l’équipe de France de pratiquer un basket oxygénant.
— Equipes de France de Basket ⛹️♂️⛹️♀️ (@FRABasketball) November 27, 2020
Les Anglais n’ont pas tiré les premiers
Opposés à l’Angleterre vendredi, les Français ont livré un début de match époustouflant. À Pau, la défense tricolore avait érigé un véritable mur contre lequel les joueurs anglais ont buté bien longtemps. 15/0 pour les Bleus après seulement cinq minutes de jeu. Pas mal pour une formation privée de toutes ses stars NBA. Huit joueurs français sur douze évoluent en Jeep Elite (le championnat de Pro-A). Le score final en dit long : 79/56. 23 points d’écart. L’équipe de rechange n’a rien à envier aux illustres titulaires habituels.
La victoire est belle. Toujours. Mais en ce moment, la victoire demeure particulière. Son goût est forcément différent. Absence de clameurs. Huis clos obligatoire. David Michineau admet que ce n’est pas si simple : "Avant les matchs, cela m’oblige à faire un gros travail individuel. Sur le plan mental. Je dois me préparer à entrer dans une arène… vide ! Après quoi, dès que le match est lancé, ça va. On oublie vite le décor. Mais avant, ce n’est pas si évident que ça en a l’air."
En 2016, le Guadeloupéen était drafté en NBA et rejoignait les Clippers de Los Angeles. Une belle success story. Malheureusement, l’entraîneur de la franchise américaine ne compte pas sur David Michineau qui doit bien vite rentrer en France. Le rêve américain demeure aujourd’hui mais il est moins présent : "Les Clippers ont toujours des droits sur moi. Affaire à suivre comme dit la presse. Mais j’avoue que je réfléchirais à deux fois avant de retraverser l’Atlantique. J’aime jouer. Donc si c’est pour aller faire du banc en NBA ?… La NBA, c’est mon rêve de gosse, d’accord. Mais autant jouer vraiment en Euroligue par exemple."
À 26 ans, David fait déjà presque figure de sage. Il a salué la Draft NBA réussi pour Théo Maledon à Oklahoma : "Je le connais moins bien que Killian Hayes mais je suis très content pour lui. Cela fait un Guadeloupéen de plus en NBA."
Et surtout l’ancien joueur du New Star de Pointe-à-Pitre mesure tout le chemin parcouru : "À l’époque, je n’y pensais même pas. J’étais juste passionné. Jouer en équipe de France ? Inimaginable ! Aujourd’hui quand je rentre en Guadeloupe, que je vais à la salle, je réalise tout ce que j’ai accompli. Tout ce que cela implique aussi. Et j’espère que cela va inspirer beaucoup d’autres jeunes guadeloupéens. Qu’ils évoluent au New Star ou ailleurs…"