"Je suis content, ce titre représente beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices. Être champion de France alors qu’il y avait énormément de participants, c’est un énorme plaisir. C’est aussi un honneur de représenter mon crew, le Vagabond crew, et l’équipe de France", confie Dany Dann, à peine rentré de Bordeaux.
Le breakdance, il est tombé dedans par hasard à Saint-Laurent-du-Maroni, à l’âge de quinze ans, lorsqu'il assiste à un cours de danse de son cousin membre d’un crew. C'est-à-dire un groupe de danseurs appelés des breakers dits des Bboy ou Bgirl : breaker boy ou breaker girl dansant sur des rythmes de funk, break ou encore hip-hop par exemple. "J’ai trouvé cela génial. Le côté acrobatique, artistique, le fait de faire du sport avec la famille et surtout que cette activité soit accessible à tout le monde peu importe le milieu social… c’est cela qui m’a plu." Cela fait aujourd’hui 19 ans que le Guyanais pratique ce sport et depuis quelques années à haut niveau.
Objectif un podium aux Jeux Olympiques
Pour arriver à ces résultats sportifs, Dany Dann s’entraîne deux à quatre heures par jour à la Casa musicale de Perpignan. Il conjugue cette passion avec son métier d'aide-soignant. Un équilibre auquel il tient : "Mon travail me permet d’avoir une espèce de balance entre la vie d’artiste et la vraie vie. Ça m’aide à rester focus et avoir les pieds sur terre. J'ai de la chance d’avoir de super collègues qui organisent mon emploi du temps pour pouvoir m’entrainer et partir en compétition. C'est un honneur d’avoir cet appui-là. Ma femme est un des piliers de cette vie. Elle organise la vie de la famille avec nos enfants, c'est un vrai soutien très important."
Aujourd’hui ses yeux sont rivés vers les Jeux Olympiques de Paris 2024, où le Breakdance sera pour la première fois une discipline à part entière. Avant, il se projette sur les championnats du monde de Breaking à Paris en décembre prochain. "Depuis que cette danse est devenue une discipline olympique, il y a beaucoup de médiatisation autour de ce sport. C’est une reconnaissance du travail des anciens, ce qui fait plaisir. J'ai envie, à mon tour, d’ajouter ma pierre à l’édifice, avec l'envie de marquer l’histoire du hip-hop et du breakdance. Réaliser un podium en 2024 serait une grande reconnaissance du travail que je réalise depuis tant d’années."
Propulser une nouvelle génération de danseurs ultramarins
Dany Dann vit depuis quelques années dans l’Hexagone et n’oublie pas ses racines guyanaises : “J’ai envie qu’il y ait une nouvelle génération de danseurs guyanais qui arrive à pointer le bout de son nez. J’espère être un modèle pour ces danseurs. Je me suis missionné d’essayer par mon parcours et mon palmarès que les jeunes breakdancers puissent suivre la même voie. Je n’oublie pas d’où je viens. Je veux qu’on puisse mettre sur une carte du monde où se situe Saint-Laurent-du-Maroni. Pour moi, c’est important car c’est là où tout a commencé, je suis Français et Guyanais.”
Le sportif a un message à faire passer à cette nouvelle génération : “Réussir ne va pas être facile. N’hésitez pas à me contacter sur les réseaux sociaux. La seule chose de mal que je vous souhaite : c’est que vous preniez mon exemple et que vous alliez encore plus loin. J’espère vraiment qu’il y a une graine ultramarine qui va sortir du lot de cette nouvelle génération.”