Six mois. Six longs mois que sa famille, ses amis, ses soutiens attendent sa libération. Olivier Dubois a été enlevé à Gao en avril dernier, alors qu’il réalisait un reportage, ce n’est que le 5 mai, dans une courte vidéo que son enlèvement a bel et bien était confirmé. Dans ce document, il explique brièvement être otage du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Depuis, plus rien, enfin presque. En effet, la semaine dernière, une nouvelle rassurante est arrivée.
#Sahel #Mali #France Selon source propre #AQMI #JNIM :
— Wassim Nasr (@SimNasr) September 29, 2021
« l’otage [Français #OlivierDubois] n’a pas été attiré ni trompé, son cas [est de l’ordre de ce qui] peut être ouvert à la discussion ». https://t.co/2cbWlMGs4b
"Son cas (est de l’ordre de ce qui) peut être ouvert à la discussion", selon un membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, groupe proche du GSIM, contacté par Wassim Nasr, journaliste de France 24 spécialiste des réseaux djihadistes. Une nouvelle qui a rassuré ses proches, notamment son ami Marc de Boni pour qui "ce n’est pas une revendication officielle mais une information marquée, c’est une excellente nouvelle même si nous restons très prudents avec la gestion de nos espoirs personnels".
Une mobilisation qui monte
Avec cette bonne nouvelle, vient de pair une nouvelle mobilisation pour le journaliste martiniquais. À Bamako, une master class de journalisme est organisée en hommage au journaliste indépendant. En France, Reporters sans frontières (RSF) a lancé une campagne de soutien en partenariat avec 13 villes dont Paris et Fort-de-France, d’où est originaire Olivier Dubois. Pour Marc de Boni qui considère le journaliste martiniquais comme un "frère adoptif", c’est "une très belle action pour venir un peu faire évoluer la situation, un geste courageux de plusieurs mairies qui veulent aussi affirmer leur vision d’une société ou la liberté de la presse est un pilier, et pour faire connaître aux Français qui n’étaient pas au courant, cette situation".
Il faut dire que la couverture médiatique autour de l’enlèvement d’Olivier Dubois a été assez ténue alors qu’il est le seul otage français dans le monde. Pour son ami, il y a plusieurs raisons à cela : "Je pense que l’image des journalistes a changé au niveau du grand public, même dans d’autres cas d’enlèvements, il y a eu moins de battage. L’image du métier a changée et il y a la question de l’empathie aussi, quand il s’agit d’un journaliste noir antillais".
Vivant au Mali depuis 2015, collaborateur pour Le Point Afrique, Jeune Afrique et Libération, Olivier Dubois est "un journaliste chevronné, toujours curieux, exigeant, jamais intéressé par le journalisme facile, toujours à chercher à comprendre l’origine des phénomènes", raconte Marc de Boni, aussi membre du Comité de soutien pour la libération d’Olivier Dubois. Ce dernier a passé son 47e anniversaire le 6 août dernier en captivité. Aujourd’hui, c’est son sixième mois qui commence, mais les mobilisations continuent et les soutiens pour sa libération se multiplient.